188 formations politiques, ce n’est cela la démocratie !

Elles sont connues, les formations politiques et regroupements d’indépendants qui sont autorisés à concourir aux prochaines élections présidentielle et législatives au Burkina Faso. 188, c’est le nombre pléthorique qui enchante certains mais qui, en réalité, doit inquiéter plus d’un et pour cause !
Même si les Burkinabè par altruisme voulaient offrir au moins un siège à chaque parti politique ou regroupement d’indépendants, ils ne le pourraient pas. Pour la Présidence du Faso, on a besoin d’élire un seul candidat. Aux législatives, ce sont 127 députés qui seront élus. Autant de nombreux candidats iront à la présidentielle pour faire de la figuration, autant ils seront nombreux les formations politiques et regroupements d’indépendants qui feront de même aux législatives. Si pour certains, c’est un signe de vitalité démocratique, pour d’autres par contre, c’en n’est pas du tout de cela qu’il s’agit. Bien au contraire, il s’agit tout simplement d’un désordre politique et social ; pire d’un problème de cohésion et d’unité nationale autour des questions d’intérêt national. On peut aller plus loin en considérant cela comme un égocentrisme exagéré ou une course effrénée des intellectuels ou des hommes politiques à ne considérer en premier que leurs seuls intérêts.
Il n’y a pas 188 manières ou projets pour développer le Burkina Faso. Par contre, il y a 188 manières (et même plus) de déstructurer et d’empêcher les actions de développement du Burkina Faso. Autant, on ne peut avoir plus de dix programmes de développement (donc 10 ou plus de candidats à une élection présidentielle) autant on ne peut avoir un si grand nombre de partis politiques et de représentants d’obédience si différentes à une Assemblée nationale. Si tel devait être le cas, il faut craindre des actions de développement bien concertées. Autrement, on ne peut penser et assurer véritablement le développement d’un pays avec autant de divisions.
Les exemples des grandes démocraties qui certainement, pour cela des pays développés, doivent nous inspirer. La République de Chine fait plus de 1,3 milliard d’habitants avec seulement une huitaine de partis politiques. En France, la vie politique est rythmée principalement par la Droite et la Gauche. Aux États-Unis, ce sont les Démocrates et les Républicains qui font le jeu démocratique. Ces pays ne se portent pas moins bien que le Burkina Faso sur tous les plans. Bien au contraire, ils sont les principaux partenaires qui soutiennent le pays dans pratiquement tous les domaines.
Nos démocraties mal calquées sur les modèles occidentaux constituent, et il faut bien le noter, des entraves graves à la mise en œuvre des actions de développement. C’est pourquoi, il ne faut pas du tout avoir peur de soulever la question de la pléthore des partis politiques dans notre pays. On ne doit pas créer un parti politique pour bénéficier de la subvention de l’Etat et en faire une source de subsistance. Des partis politiques qui n’ont pas suffisamment de militants ont marchandé des candidats pour compléter leurs listes afin de les déposer et bénéficier de fonds publics. C’est purement et simplement du vol auquel il faut mettre fin. Comment des gens de ce genre peuvent-ils envisager le développement d’un pays ? A voir.

Dabaoué Audrianne KANI