On peut comprendre que quelqu’un qui était au pouvoir et qui, subitement le perd y compris tous les avantages qui y sont liés, soit amer, et même très amer. Mais de là à vouloir tout casser pour que tout le monde perde tout, il y a un palier à ne pas franchir. A écouter et à lire les propos de certains hommes politiques et des leaders de la société civile, qui n’ont malheureusement pas été à la hauteur des attentes des Burkinabè, on a envie de leur dire tout simplement de se taire. Car, le Burkina Faso, notre pays, est dans une situation si difficile que ce ne sont ni l’amertume et la haine du pouvoir perdu, ni la rage de se venger en fragilisant le président Paul-Henri Sandaogo Damiba et ses camarades et par ricochet la transition, qu’on sauvera le pays. Il faut vite se ressaisir si on veut aller à la réconciliation et bâtir durablement notre pays.
Le pouvoir dit-on, est comme un margouillat. Quand il tombe de l’arme, il monte immédiatement sur tout ce qui se trouve devant lui et qui peut le sauver. Certes, le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré et de ses soutiens leur a été arraché de force. Mais, ne dit-on pas que lorsqu’on vous arrache quelque chose que vous tenez dans les bras, soit vous ne l’avez pas bien tenue, soit elle ne vous appartient pas ?
Les Burkinabè, dans leur majorité, ne semblent plus être dans cette position de savoir qui est au pouvoir et qui n’y ait pas. Leur seule et unique préoccupation, c’est comment les débarrasser du terrorisme et leur permettre de vivre tranquillement dans leur pays. C’est à ce combat que sont conviés tous les patriotes de ce pays. Les bavardages inutiles n’intéressent plus personne.
Dans sa logique de départ, la transition s’était engagée à travailler avec tous ceux qui, individuellement, s’engageront effectivement pour la refondation et la restauration de la nation. Si dans sa conduite, quelques cinq mois après, cela n’est pas le cas, c’est ensemble que l’on doit rectifier la trajectoire et repartir sur des bases plus saines et plus consensuelles.
Personne, ni ceux qui ont perdu le pouvoir tout récemment en janvier 2022, ni ceux qui l’ont perdu en 2014, encore moins ceux qui ne l’ont jamais eu, ne peut envisager une quelconque course au pouvoir si la sécurité et la paix ne reviennent pas au pays. Au lieu de vociférer sur les ondes des médias, sur les réseaux sociaux ou encore sur les tables de conférences de presse, que chacun fasse ce qu’il sait faire, correctement, pour que le pays se stabilise. Quant à la politique politicienne, tous les acteurs concernés auront l’occasion de s’affronter sur le terrain avec, sans aucun doute, des programmes de développement à la hauteur des attentes des Burkinabè. Deux ans, c’est vite passé !
Dabaoué Audrianne KANI