La campagne électorale a pris une autre tournure. Au fur et à mesure qu’approche la date du 22 novembre, date des élections, les candidats se montrent de plus en plus incisifs. Autrement, c’est à travers des piques interposées que les mandats répondent les uns aux autres. La bête à abattre dans ce frou-frou est sans aucun doute Roch Marc Christian Kaboré, le candidat du parti au pouvoir.
Il est de coutume qu’en campagne politique, les candidats se lancent de temps en temps des piques. Mais, celles-ci ne doivent pas primer sur les programmes que les uns et les autres présentent aux Burkinabé. Les Burkinabé sont assez instruits et prévenus pour savoir qui ils choisiront le 22 novembre. Ce qui est sûr, ce ne sont pas les dénigrements ou les injures d’un candidat à l’endroit d’un autre qui les feront changer de vote. C’est pourquoi, les Burkinabé attendent de leurs candidats ou de leurs soutiens qu’on leur fasse des promesses réalistes qui seront effectivement réalisées. Que les candidats le prennent pour dit : les Burkinabé ne toléreront plus le mensonge ; ils ne permettront plus à des candidats ou à des partis politiques de venir leur mentir et repartir tranquillement. Les indépendants, organisations de la société civile ou individus qui sont entrés dans l’arène politique doivent également apprendre la leçon, une bonne fois pour toutes.
Longtemps dupés par des promesses jamais tenues, moyennement tenues ou jamais du tout, les Burkinabé ont désormais appris la leçon. Ils savent qui est capable de réaliser sur le terrain ce qu’il dit. Ils savent aussi les promesses qui sont réalisables et celles qui ne le seront pas à court, moyen et même long terme. Il n’y a qu’à écouter les causeries dans les grins, dans les cabarets ou autres lieux de rencontres ou de causeries, suivre les réseaux sociaux et les publications dans les journaux, radios ou télévisions pour se rendre compte que les Burkinabé se moquent de certaines déclarations des candidats. C’est pourquoi, selon des observateurs avisés, il n’est pas exclu qu’il y ait des surprises désagréables ou agréables (c’est selon) au soir du 22 novembre.
Dénis Dafranius SANOU