Cédric Bahan, footballeur burkinabè en Mauritanie : «L’avantage du championnat mauritanien, c’est la visibilité qu’on peut avoir»
Pendant que la CAN junior se joue en ce moment, la super D1 à savoir le championnat mauritanien de football est à l’arrêt. Championnat évolue le jeune burkinabè Cédric Bahan. Nous avons pris contact avec Cédric Bahan, pour échanger avec lui. Dans la convivialité, le jeune joueur qui aura 21 ans en avril 2021, nous parle à cœur ouvert, de son parcours, de sa venue en Mauritanie, de son club l’ASAC Concorde, de ses conditions de vie. Et donne des conseils aux jeunes footballeurs burkinabè qui veulent tenter l’aventure footballistique en Mauritanie.
Quel est ton parcours footballistique au Burkina Faso ?
J’ai été formé au centre Naaba Kango de Ouahigouya. J’ai fait trois ans avec l’équipe première en deuxième division. Ensuite, je suis allé à Tema-Bokin, puis à l’AS Maya à Bobo. De là-bas je suis allé à l’AS Kouritenga. Et c’est de l’AS Kouritenga que je suis venu en Mauritanie. Déjà à Naaba Kango je montais mes vidéos. C’est quand j’étais à Naaba Kango que j’ai été appelé en équipe nationale Junior en 2017. Je n’ai pas eu la chance de prendre part à une compétition officielle avec l’équipe nationale. Mais, j’ai la chance de prendre part à un stage de préparation des Etalons juniors au Maroc, avec Séraphin Dargani. J’aurais mes 21 ans au mois d’avril. Je suis attaquant.
Comment es-tu arrivé en Mauritanie ?
Je suis arrivé du Burkina Faso en Mauritanie par le biais d’un agent sénégalais. C’est un ami qui nous mis en contact. On travaillait ensemble depuis deux ans. Je montais mes vidéos et je les lui envoyais. Mais, il n’y a pas de contrat entre nous. C’est l’ASAC Concorde (Super D1 Mauritanie) l’a contacté parce qu’il avait besoin d’un attaquant. Il a envoyé mes vidéos au président du club. Et c’est le président de l’AS Concorde qui m’a envoyé le billet d’avion. Je ne venais pas pour signer le contrat, mais pour un essai d’une semaine. L’essai a été concluant et je me suis engagé avec eux.
Le football en Mauritanie est-il différent de celui au Burkina Faso ?
Le football mauritanien est différent de celui du Burkina Faso. Je trouve que le football burkinabè est plus en avance que celui d’ici. Surtout sur les plans tactique, physique et à tous les comportements du jeu.
Arrives-tu à tirer ton épingle du jeu dans le championnat mauritanien ?
Oui ça va ! Si tu quittes le championnat burkinabè, tu n’auras pas trop de problème ici. J’ai actuellement marqué deux buts en trois matches. A mon arrivée, j’avais un problème de certificat international de transfert.
Qu’est-ce que ça te rapporte en tant joueur de signer un contrat dans le championnat mauritanien ?
Je vais être clair. Si je suis venu en Mauritanie, ce n’est pas une question d’argent. Avant de venir on m’avait expliqué la situation. Le salaire n’est pas assez élevé, il n’y avait pas de prime de signature. Je suis venu ici pour avoir de la visibilité. Ici, nous avons la chance d’être vus par les clubs espagnols, maghrébins. Il y a plus de portes de sortie en Mauritanie qu’au Burkina. En tout cas, pour quelqu’un qui est attiré par l’argent ne va pas laisser le championnat burkinabè et venir en Mauritanie. L’avantage du championnat mauritanien, c’est la visibilité qu’on peut avoir. Et il y a beaucoup de porte de sortie. Ils ont signé un partenariat avec des clubs en Espagne, aux Émirats. Donc tous les matches du championnat mauritanien sont diffusés dans ces pays. Les clubs suivent ça en direct. Donc s’ils ont besoin d’un joueur, ils peuvent entrer directement en contact avec lui.
Es-tu satisfait de tes conditions ici en Mauritanie ?
Non, parce qu’au début on s’est entendu sur un certain nombre de choses dans le contact comme la prise en charge de mon logement et de ma restauration. Une fois sur place, ils m’ont dit ce qu’ils pouvaient faire pour moi. Je ne pouvais plus retourner au Burkina parce que le mercato était déjà fermé. Quand je me suis engagé, ils ont répondu favorablement aux doléances de l’hébergement. Mais pour la restauration, depuis que j’ai signé, je mange à mes propres frais.
Est-ce qu’on peut dire que tu es bien payé en Mauritanie ?
Ce n’est pas trop ça. Pour une équipe qui joue le titre comme l’ASAC Concorde, le salaire n’est pas ça. Quand je suis arrivé, ils m’ont dit que l’équipe joue le titre. Ici on me propose 90 000 Ouguiya, soit 140 000 FCFA par mois.
Quels conseils, peux-tu donner aux jeunes footballeurs qui veulent tenter une aventure footballistique en Mauritanie ?
Tout dépend du club qui les contacte. Ici il y a quelques clubs qui paient très bien, avec de bonnes conditions. Il faut surtout se méfier, la plupart ne respecte pas les contrats. On peut faire signer un contrat et en fin de compte, il ne le respecte pas.
Propos recueillis par
Firmin OUATTARA
à Nouakchott