Crise sécuritaire au Burkina : « Si vous voulez manifester, faites-le ; ici nous cherchons notre pain »

Dans la matinée du 17 novembre 2021, des manifestants étaient encore dans des artères de la ville de Bobo-Dioulasso pour manifester leur mécontentement contre les attaques terroristes et la présence de bases militaires françaises au Sahel. Des manifestations ont été aussi signalées à Banfora et à Kaya dans le Centre- nord.

A Bobo-Dioulasso, après avoir réussi à faire fermer plusieurs établissements secondaires, les manifestants se sont regroupés à la place Tiéfo Amoro où ils ont été rejoints par bon nombre d’élèves qui étaient pour la plupart en tenu scolaire. Ensuite ils ont mis le cap sur le marché central où les commerçants ont refusé de fermer les boutiques. A l’entrée Ouest du marché on constatait la présence d’une équipe de la police municipale qui tentait de convaincre les manifestants de sursoir à la fermeture des lieux, tout en se protégeant contre les cailloux lancés par certains manifestants. Des jets de pierres qui ont fait au moins un blessé. Après plusieurs tentatives, les commerçants sont restés sur leur position et on pouvait entendre dans la foule côté commerçants : « si vous voulez manifester, allez y au gouvernorat, dans les services publics. C’est là que ça se passe, ici nous cherchons notre pain quotidien. Pourquoi vous voulez fermer le marché ? Dites-nous, on veut comprendre». À cette interrogation, aucune réponse concrète n’a été donnée et les manifestants continuaient à crier « libéré, libéré ». Au moment où nous quittions les lieux (environ 11h), seules quelques boutiques autour du marché et à l’intérieur avaient fermées par mesure de sécurité, selon des commerçants. A Banfora, dans la région des Cascades il y eu également des manifestations pour exiger le départ du président du Faso. Nombre d’établissements secondaires de la ville sont restés fermer toute la journée du mercredi. A Kaya dans le Centre- nord, ce sont des manifestants très révoltés qui ont battu le macadam du rond point Naaba Oubri jusqu’à la place de la nation où ils ont livré un message.

Aymeric KANI
Casimir Seyram KAVEGUE