Ghana : De nombreux Burkinabè renvoyés de force chez eux

Des Burkinabè (en majorité de la communauté peule) ont été expulsés le mardi 11 juillet du territoire ghanéen. Plus de 200 âmes, ils ont été accueillis en masse à Hamélé et installés dans des centres de transit à Ouessa dans la province du Ioba. Le directeur régional en charge de l’Action humanitaire et le gouverneur de la région du Sud-Ouest étaient sur leur site d’accueil pour les réconforter et les mettre dans les meilleures conditions de vie.

Arrivés en masse dans la ville frontalière de Hamélé, ces burkinabè ont été contraints de quitter le Ghana où ils étaient installés depuis plusieurs années. Accueillis  à Hamélé et installés dans des centres de transit à Ouessa dans la province du Ioba, ils sont pour le moment plus de 200 personnes enregistrées par les services techniques.

Ces rapatriés sont essentiellement des femmes, des enfants et des personnes du troisième âge. Ils sont pour le moment installés à l’école primaire de Ouessa. « Je suis allé à Djongo il y a de cela trois mois. Les Ghanéens sont venus avec leurs camions et nous ont sommés de ramasser nos bagages et de rentrer au Burkina. Certains ont eu le temps de prendre leurs bagages d’autres sont rentrés sans bagages. Ils sont venus nous laisser ici. Présentement nous sommes logés mais nous manquons de nourriture», a expliqué Tall Saïdou, l’un des rapatriés.

Les services techniques en charge de l’action humanitaire sont à pied d’œuvre pour offrir à ces personnes de meilleures conditions d’accueil. Le gouverneur de la région du Sud-ouest Boureima Savadogo est allé réconforter ces personnes déplacées et échangé avec elles sur leurs conditions d’hébergement à Ouessa. Selon le gouverneur, l’accueil de ces compatriotes burkinabè rapatriés du Ghana a commencé le 11 juillet avec 54 personnes. Le lendemain 12 juillet le nombre des rapatriés est passé à plus de 200 personnes accueillies dans la commune de Ouéssa.

A en croire Boureima Savadogo, « c’est sur instruction des plus hautes autorités du Burkina que le site d’accueil a été mis en place et grâce à l’accompagnement du CODESUR des vivres ont pu être mobilisés pour permettre à ces rapatriés d’avoir le minimum de dignité ». « Nous avons déjà identifié les zones de départ de beaucoup d’entre ces personnes qui viennent d’arriver et certaines sont prêtes à repartir dans leurs zones d’origine ; et c’est ce qui nous réconforte », nous explique le gouverneur. Selon certains rapatriés et les autorités régionales du sud-ouest, au moment où nous quittions les lieux, d’autres convois de rapatriés étaient en cours de route.

Selon les témoignages, certaines personnes expulsées étaient installées au Ghana depuis plusieurs décennies bien avant le déclenchement de la crise sécuritaire au Burkina Faso. Ce retour forcé fait suite à une opération de rapatriement forcé lancée par le Ghana le 11 juillet dernier.

Warhanté Hien/Gaoua