Magnoumasso dans le Mouhoun: Pour une femme, il ampute le doigt de son cousin

Le tribunal de grande instance de Dédougou accueille la première session des assises criminelles de la Cour d’appel de Bobo de l’année judiciaire 2024-2025, du 10 au 18 octobre 2024. Parmi les cinq dossiers inscrits au rôle, figure un relatif à une tentative de meurtre dans le village de Magnoumasso.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 13 au 14 janvier 2024 à Magnoumasso, un village situé à une quinzaine de kilomètres de la ville de Dédougou. Ce jour-là, le nommé F. S s’est introduit dans la cour de son cousin à une heure tardive. L’ayant surpris, F.S dit être venu appeler son oncle pour aller au secours de son grand frère qui est malade. Une explication qui ne convainc pas son cousin. Pour lui, la présence du mis en examen dans son domicile n’était rien d’autre que d’entretenir des relations intimes avec sa femme. C’est là qu’une altercation naît entre les deux cousins. Lorsque la dispute va dégénérer, D. S va se servir d’une machette pour donner un coup à F.S qui, à son tour, va récupérer la machette et répliquer avec trois coups sur plusieurs parties du corps de D. S ; le dernier coup lui amputant le pouce. L’intervention de leur tante réveillée par le bruit, réussit à les calmer puis retirer la machette. Immédiatement, la victime sera transportée d’urgence au Centre Hospitalier Régional de Dédougou pour des soins. Quant à F.S, il sera arrêté puis déféré au parquet qui l’a ensuite mis en examen pour tentative de meurtre.

« Je demande pardon’’
Comparu devant la chambre criminelle, ce mardi 15 octobre 2024, l’accusé reconnaissait les faits d’agression sur la victime. À chaque prise de parole pour répondre aux juges, il s’excuse et demande pardon. « Quand tu as réussi à récupérer la machette, pourquoi tu n’es pas parti », demande le juge. « Je demande pardon, je ne savais pas ce que je faisais ce jour-là « , a- t-il répondu. Certains témoins appelés à la barre ignorent si l’accusé courtise des femmes dans le village. Mais pour d’autres, F. S à l’habitude de courtiser les femmes. La femme de la victime appelée pour témoigner dit ne pas reconnaître l’accusé.
Après avoir écouté les différentes parties, le ministère public estime que les faits de tentative de meurtre exigent des actes matériels de violence.
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Coupable des faits selon le parquet
Alors que ces actes de violences sont constitués notamment le fait de terrasser la victime et de lui donner des coups de machette. Le ministère public estime également que sans l’intervention de leur tante, l’accusé est allé ôter la vie à la victime. Aussi l’accusé après avoir donné les coups de machette croyait que la victime était morte. La victime s’est constituée partie civile et demande la somme de 50 000 F CFA au titre des dommages et intérêts. Le parquet général a estimé que l’accusé F.S est coupable des faits qui lui sont reprochés. De ce fait, il a requis de le condamner à 30 ans de prison ferme.
Pour l’avocat de la défense, les faits de tentative de meurtre ne sont pas constitués. » Dès lors qu’il y a désistement involontaire, la tentative n’existe point ». Il plaide de tenir compte des circonstances atténuantes notamment la provocation de la victime sur l’accusé en prenant une machette contre lui. L’avocat demande à la Cour l’application bienveillante de la loi pénale. A la fin, la Cour a déclaré l’accusé coupable. Elle l’a condamné à 11 ans de prison ferme et à payer la somme de 50 000 F CFA à la victime pour des dommages et intérêts payable d’ici 3 mois.
Arnaud Lassina LOUGUE/ Correspondant Dédougou
Photo.
Palais de justice de Dédougou