Tribune : Hausse des prix des produits de consommation, ça va être dur

Les prix des produits de grande consommation augmentent comme si on était dans un sens unique en bourse. Car contrairement à la loi en bourse, ils devaient baisser de temps en temps selon les cours des devises. Alors que dans le contexte actuel, ce n’est jamais le cas. Les légumes ont soit augmenté de prix, soit les quantités ont diminué. Le kilogramme de viande est passé à 2500 F CFA. Le tas de 500 F CFA n’existe plus chez certains revendeurs. Là où il existe, il est constitué de restes de morceaux de viande, d’os ou encore de viscères.

La boite de haricot est à 1200 F CFA tandis que le maïs, le petit mil et le sorgho sont autour de 600 FCFA. Quand les ménagères vont au marché, elles ne savent plus quoi acheter pour le repas familial. Le riz, jadis repas de luxe pour de nombreuses familles, n’a jamais été accessible à tous. Même celui qui est produit au plan national. Du coup, de nombreux ménages font recours aux feuilles sèches de baobab ou au gombo sec, quelques rares fois des légumes verts, pour la sauce du repas quotidien, généralement constitué de tô (patte de farine). Comble du malheur, le bouillon qu’utilisaient de nombreux ménages pour agrémenter le goût des repas à lui aussi augmenter de prix. Il n’y a plus à 25 F CFA. Il faut 100 FCFA pour les trois.

Si en plus de la difficile situation de la crise sécuritaire, les Burkinabè doivent faire face à cette autre crise alimentaire, il faut admettre que ça va être dur. Pire, la crise en Ukraine, que certains voient de très loin, aura sans aucun doute sa part de conséquences sur notre vécu quotidien. Car, le prix de la farine de blé, qui entre dans la fabrication du pain, va connaitre une augmentation.

En outre, les prix des hydrocarbures vont inéluctablement connaitre des augmentations. Car, l’Ukraine et la Russie, qui en sont de grands producteurs, sont en crise et ne pourront plu satisfaire les pays européens qui vont faire recours à d’autres pays pour s’en procurer. La loi du marché étant que lorsque la demande augmente le prix flambe, va s’imposer. Même les prix des intrants agricoles, notamment les engrais pourraient connaitre des augmentations du fait de la forte demande en hydrocarbures qui entrent dans leur fabrication.

Comme on peut donc le constater, les Burkinabè doivent se préparer les esprits pour faire face à une vie de plus en plus chère dans les prochains mois. Notamment pendant la période de soudure qui pourrait débuter dès ce mois d’avril pour se prolonger jusqu’en fin octobre. La situation sera encore plus difficile quand on sait que le pays compte environ 2 millions de personnes déplacés internes et autant qui sont dans le besoin alimentaire. Les pays les plus fragiles pourraient connaitre des manifestations d’humeur comme en 2008 où on avait connu les émeutes de la vie chère.

Dénis D. SANOU