Autant le dire… :arrêt des activités de la SOCOMA, nous devons nous battre

 

Ainsi la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) a licencié l’ensemble de son personnel, permanent comme contractuel. Ce, pour des raisons économiques. Ce sont ainsi de nombreux travailleurs qui se retrouvent au chômage. Et quand on sait le nombre de personnes que nourrit le salaire d’un travailleur au Burkina Faso, on se rend tout de suite compte que ce sont de nombreuses familles qui se retrouvent également dans la précarité.

En effet, les raisons économiques évoquées par la Direction générale de SOCOMA est la conséquence de plusieurs années d’activités au ralenti pour ne pas dire à l’arrêt. Du fait de l’insécurité, la zone de Fada qui était grande zone de production cotonnière n’arrive plus à produire. Les paysans sont chassés des champs qu’ils ont naturellement abandonnés pour se sauver. Si les responsables de la SOCOMA espéraient jusque-là que les activités de production allaient reprendre, il n’en a pas été le cas. Pire, ces deux dernières années, elles étaient pratiquement à l’arrêt complet. Car, malgré les efforts considérables consentis par les forces combattantes pour sécuriser la zone, les activités des groupes armés terroristes persistent. D’où cette décision malheureuse prise par la Direction générale contre sa propre volonté. Il faut saluer en passant, les différentes mesures sociales prises pour respecter les droits de licenciement des travailleurs.

La fermeture de SOCOMA du fait des groupes armés terroristes, s’il en est besoin, vient nous rappeler la nécessité de nous unir et de nous battre sérieusement contre l’ennemi commun qu’est le terrorisme et ses suppôts, à l’intérieur de notre pays comme à l’extérieur. La fermeture de SOCOMA doit être comprise comme un véritable affront fait aux Burkinabè au moment où le gouvernement est en train de prendre les mesures pour la transformation locale de notre production cotonnière par le renforcement du tissu industriel dans le secteur. C’est une véritable perte économique pour cette zone. Aussi, les populations des localités concernées doivent comprendre l’urgence d’agir encore plus efficacement en appui aux forces combattantes contre les groupes terroristes. Les complicités doivent être traitées comme telles. La collaboration avec les Forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie doit être sans faille. Car en vérité, les groupes armés terroristes ne viennent pas d’ailleurs, mais des rangs des populations. Il faut savoir les détecter et les neutraliser. Après la SOCOMA, il n’est pas exclu qu’ils visent à saper d’autres intérêts économiques dans la région. La SOCOMA doit très prochainement reprendre ses activités et re-employer les travailleurs licenciés. Les populations de la région doivent faire le pari et le tenir. C’est une question d’honneur et de dignité. L’ensemble des Burkinabè doivent se mobiliser et s’organiser pour défendre et libérer, avec les populations des zones encore menacées, les terres occupées par ces fous de la mort. Nous avons tous juré de ne céder aucun centimètre carré de notre territoire. Eh bien, c’est le moment de tenir parole.

Dabaoué Audrianne KANI