Nous sommes en pleines vacances et très bientôt nos chaines de télévisions et de radios seront envahies par les publicités des établissements privés d’enseignement, au secondaire comme au supérieur. Tout est mis en œuvre pour appâter les parents d’élèves soucieux de l’avenir de leur progéniture. Mais prudence!
Le fléau de la publicité mensongère des établissements secondaires et supérieurs privés continue de faire feu de tout bois. Et très bientôt nos chaines de télé ou de radios feront encore le chou gras de cette campagne de publicité, montrant des images d’établissements d’enseignement avec des cours spacieuses, des salles de cours vastes, un parc d’ordinateurs et un corps professoral de qualité.
Pour appâter d’avantage les parents d’élèves, ces établissements n’hésitent pas à mettre en valeur le taux de réussite aux différents examens scolaires, qui généralement oscille entre 95% et 100%. Mais attention ! La réalité est toute autre. Certains de ces établissements ne disposent même pas de locaux adéquats pour dispenser des cours. D’autres sont sans autorisation et squattent généralement des locaux qui servaient de maisons closes.
Nombre d’enseignants de ces établissements sont sans niveau. Par le passé, le ministère en charge de l’Education a publié des communiqués appelant les établissements privés à éviter toute campagne publicitaire mensongère. Cependant, le phénomène de publicités trompeuses persiste depuis des années, et a pris plus d’ampleur ces dernières années. Ce qui a poussé le ministère à tirer la sonnette d’alarme sur ces «pratiques déloyales». En matière de publicité mensongère, il y a un autre cas de figure. Il y a par exemple les établissements qui ouvrent sans autorisation de l’Etat. En effet, sans la reconnaissance de l’Etat, les écoles ne sont pas autorisées à ouvrir leurs portes.
La faute revient-elle à un ministère trop laxiste, ou à des établissements qui trichent sciemment ?
Le ministère en charge de l’Education tente d’endiguer le phénomène à travers la publication annuelle des listes des établissements officiellement reconnus. Mais ces mesures suffisent-elles pour autant ? Certainement pas. Il faut aller plus loin en prenant des mesures pour fermer ces établissements qui ne respectent pas les normes exigées. Selon des professionnels du secteur de l’enseignement privé, de nombreuses écoles jouent avec cette situation. Le risque concerne avant tout l’étudiant. Plusieurs fois, des étudiants se sont retrouvés à la fin de leur cursus avec des diplômes qui n’étaient en fin de compte pas accrédités par le ministère.
Devant la gravité des agissements de certains établissements privés, pouvant nuire aux apprenants et à leurs parents et porter atteinte à la réputation des autres établissements d’enseignement supérieur privé qui respectent les dispositions règlementaires en vigueur, le ministère doit exhorter de nouveau l’ensemble des acteurs de l’enseignement privé à éviter toute compagne publicitaire non conforme aux dispositions des autorisations délivrées par le ministère et à respecter les dispositions réglementaires en vigueur. Il doit faire respecter le principe de transparence et de concurrence loyale dans le secteur. Aux parents de s’assurer de la véracité des informations que ces établissements leur fournissent avant de prendre la décision d’inscrire leurs enfants.
Ousmane TRAORE