En ces temps de pluies, Caterpillar, éboueurs et bennes ont pris d’assaut les artères de la ville de Sya pour le curage des caniveaux sous l’injonction de la mairie. L’objectif est de prévenir une éventuelle inondation.
Le pays des Hommes intègres accueille sa saison pluvieuse. Comme à l’accoutumée, citadins et ruraux la reçoivent sous des angles nettement différents. Pour les ruraux, l’abondance des pluies détermine la réussite de la campagne agricole. En ville par contre, les citadins l’accueillent toujours avec la peur au ventre. Une peur qui a évidemment toute sa raison d’être.
Pour qui connait la ville de Bobo-Dioulasso et l’état des égouts, cette opération de curage des caniveaux est sans doute la bienvenue car, même en temps ordinaire, les ordures issues des travaux industrielles et des ménages peinent à se frayer un chemin compte tenu du bourrage excessif des caniveaux.
Cependant, suffira-t-il de curer les caniveaux et passer sous silence les comportements de certains citadins ? Ces derniers s’adonnent régulièrement à des vidanges de poubelles dans les caniveaux. Ce qui n’est pas sans conséquences, car ces ordures bloquent le passage des eaux de pluie. Nous pensons que pour le bonheur des habitants qui d’ailleurs, est lié à la réussite de cette opération, il faut nécessairement y associer une campagne de sensibilisation des populations. Il s’agit de les informer sur les risques que la ville encourt lorsqu’ils jettent les ordures dans les caniveaux. Pour l’heure, il convient de saluer l’initiative de la mairie de Bobo-Dioulasso qui permet de déboucher les caniveaux. Dans nombre de secteurs de la ville, plusieurs voies ont reçu la visite des Caterpillar et des éboueurs qui permet d’extraire les déchets des caniveaux. Parmi ces secteurs, Accart-ville (secteur 9). Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, a-t-on coutume de dire.
Qu’allons-nous faire des quartiers périphériques couramment appelés zones non-loties qui ne possèdent même pas de caniveaux, à fortiori d’être curés ? Que deviennent les quartiers tels que Sarfalao qui depuis un certain temps est devenu la zone la plus impraticable de la ville de Bobo à cause de l’état des voies ? Autant d’interrogations qui méritent bien des réponses.
Mohamed Roland YO/ Stagiaire