Diébougou : Abandon des ateliers de couture par les garçons

L’activité de couture exige un personnel suffisant afin de répondre aux attentes des clients. Les apprenants qui y travaillent contribuent énormément à faire face au besoin. Mais malheureusement, ces derniers notamment la frange masculine abandonnent le service au profit de la frange féminine.

Des apprenants fille dans l’atelier de Abdoulaye Maïga

Le phénomène est une réalité dans la province de la Bougouriba particulièrement à Diébougou ou l’on note un nombre important d’ateliers de couture qui augmente de jour en jour. Au grand marché de la ville, nous rencontrons Omar Bamoni. Cet apprenti tailleur exerce son activité depuis presque trois ans. Il dit être conscient et travaille sans relâche. « Je fais la broderie et la couture simple. En tout cas entre moi et mon patron, il n’y a aucun problème, on s’entend parfaitement. Le courage qui m’anime pour ce travail si tous les autres apprentis avaient ce même courage, il n’aurait pas de problème », nous confit-il. Malheureusement les apprenants comme lui abandonnent le travail au profit des filles. « Chez moi, ce sont les filles qui viennent apprendre plus que les garçons. Ça fait près de quatre ans que je ne reçois plus de garçons comme ça », nous explique Roland Massa, chef d’atelier. Autre atelier, même constat. Maxime Dabiré un autre chef d’atelier explique lui aussi : « j’ai un garçon et trois filles dans mon atelier qui travaillent comme apprentis. Mais très souvent ils n’achèvent pas leur apprentissage. Mais mon souhait est qu’ils arrivent à terminer».

Le patron Abdoulaye Maïga

Nous accostons Mariam Coulibaly une des apprenantes. « Comme y’a pas travail, si tu vois que tu peux apprendre un métier c’est bon que de se promener en ville à ne rien faire. C’est pourquoi j’ai décidé de venir apprendre la couture ». Au centre-ville, nous voici dans un autre atelier de couture. Ici Abdoulaye Maïga se retrouve avec seulement que des filles. « Depuis 2015 j’avais quatre apprentis garçons dans mon atelier. A ma grande surprise les trois sont sortis du coup. Je leur ai demandé ils disent qu’ils veulent aller travailler ailleurs. J’ai tenté de les négocier mais en vain et ils sont partis. Donc le seul qui est resté avec moi deux mois après lui aussi il est parti laisser la place aux filles. Je me retrouve maintenant avec six filles dans mon atelier », précise-t-il.

Le phénomène d’abandon des apprenants garçons dans les ateliers de couture est une réalité au regard du constat fait. Encore faut-il sensibiliser ces garçons à ne pas tout laisser à la junte féminine.

BBZ