Aider les femmes à être économiquement autonome, tel est l’objectif d’Edith Tiemtoré/ Ilboudo. Pour y arriver, elle a formé un groupement appelé “PAGB NA TILGE” qui est un rassemblement de femmes de la commune de Dapelogo afin de lutter contre la pauvreté par le tissage. Nous l’avons rencontrée cette semaine, elle nous raconte sa motivation !
Ilboudo Edith, épouse Tiemtoré est mère de 04 filles. Titulaire d’un doctorat en Conseiller de jeunesse et d’éducation permanente en 2012 et d’une maîtrise en sciences économiques et de gestion option économie agricole ressources naturelles et environnement en 2006. Elle s’est formée en tissage teinture en 2016 et est habilitée pour la formation professionnelle en tissage. Conseiller de jeunesse au ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’Entreprenariat et de l’Emploi, dame Tiemtoré a décidé d’aider les femmes à se développer économiquement. Car selon elle, “ lorsqu’une femme est économiquement autonome, c’est toute la Nation qui en bénéficie car elle est au centre de la vie. Elle donne vie, elle entretient la vie. Quoi de mieux que de « miser » sur elle”. Pour atteindre cet objectif, elle a formé le groupement “PAGB NA TILGE” qui signifie en français “les femmes vont s’en sortir”. Ce groupement compte 18 membres et a pour but de lutter contre la pauvreté par le tissage. Il a vu jour le 20 juin 2014 avec son siège à Dapelogo dans le village de Korom. Dans ce groupement, les femmes tissent des pagnes traditionnels en saison sèche et cultivent en saison pluvieuse.
Des ambitions
Selon la promotrice, tout serait parti du constat que dans la commune de Dapelogo, il n’y avait qu’une seule personne qui pratiquait cette activité. Des gens quittaient Ouagadougou pour venir livrer des pagnes Faso Dan Fani dans la localité. Beaucoup de gens se plaignaient de n’avoir pas leur commande à temps. Dans ce regroupement, elle est chargée d’organiser les travaux. “Moi, je fais les chaînes de fils et avec les femmes nous faisons la teinture deux fois par semaine. Je suis chargée d’encaisser et de décaisser. Chaque femme est payée à la tâche. Nous faisons le bilan trois fois dans l’année. Au début des travaux, ensuite en fin février et enfin au début de l’hivernage quand elles arrêtent le tissage. Nous sommes toutes chargées de la vente”, dit-elle.
Tout entrepreneur, selon madame Tiemtoré, rencontre des difficultés et c’est en les surmontant que l’on réussi. Pour son groupement, c’est la clientèle en gros qui cause problème. L’ambition pour la promotrice, est de faire du groupement une école de formation professionnelle afin que l’école ne se limite pas aux savoirs, mais aussi aux savoirs-faires. “Seul moyen pour que nos pays se développent. Car tout le monde crie que le système éducatif n’est pas adapté à nos réalités, mais peu de gens entreprennent”, a-t-elle laissé entendre.
Difficultés
Elle explique : “ c’est vrai qu’il n’est pas donné à tout le monde d’entreprendre, seuls les courageux le font. Nous apportons notre brique à la construction de notre futur Faso. Nous n’avons pas d’abord de preneur en gros. Nous vendons pour le moment de bouche à oreille et une boutique en vue au marché de Kamboinssin.Notre boutique doit être effective, un grand hangar avec un magasin doit être réalisé à Dapelogo en 2021”. Edith Tiemtoré/ Ilboudo nous a également confié, “ j’avais ouvert un centre de formation appelé “centre de formation professionnelle privé Saint Athanase Marie du groupement PAGB NA TILGE »” à Ouagadougou où la formation se faisait sur 2 ans. Mais, j’ai dû le fermer car j’ai constaté que les femmes qui y venaient ne voulaient pas travailler.
Aïcha TRAORE