Fait de chez nous : Tout se paie ici-bas

Karim n’a plus d’autres choix que d’abandonner sa concubine, après deux maternités. Malgré l’intervention de ses parents et certains de ses amis, Karim a tourné dos à Sita sa concubine et ses deux enfants. Aveuglé par l’amour qu’il a pour Elodie sa nouvelle chérie, Karim paie tout ce qu’il faut pour la rendre heureuse. Pendant ce temps, ses deux enfants avec Sita ont du mal pour s’assurer les trois repas de la journée. Partout dans la cité, des connaissances de Karim ne parlent que de son amour avec Elodie et surtout de l’abandon de sa concubine et de ses deux enfants. Karim est désormais un grand abonné de la plus grande alimentation de la cité. Elodie étant dans une autre ville du pays, Karim achète toutes ses provisions dans l’alimentation dénommée « La cour de grands ».

Cette alimentation fournit des produits de qualité. Mais toute la ville est unanime à reconnaitre la cherté des produits. Seuls des clients financièrement forts se payent le luxe d’y faire des achats. Fonctionnaire moyen de l’Etat, quand Karim commence à fréquenter ces lieux, beaucoup de ses proches lui ont prédit des lendemains difficiles.

Karim n’a pas d’oreille pour écouter les conseils de son entourage. Tout ce qui l’intéresse, c’est l’amour qu’il a pour Elodie. Et tant qu’il reste représentant local de son service, l’argent ne lui manquera pas. Malheureusement ce qu’il feignait d’ignorer, est que son salaire de fonctionnaire ne lui permet pas de mener un tel train de vie. « L’appétit vient en mangeant », dit-on. A force de faire la navette entre sa ville de service et celle où étudie sa chérie Elodie, Karim finit par dépenser l’argent de son service. A chaque fois qu’il « puise » dans la caisse du service, il prévoit un remboursement le plus tôt possible. Malheureusement, la somme indument dépensée s’est assez élevée. Karim est resté à douter entre faire un prêt bancaire pour rembourser, ou simuler un vol pour pouvoir justifier le trou financier qu’il a laissé au service. Un beau jour, une équipe du service contrôle financier de son département lui rend visite. Dès vérification des premiers documents, l’équipe a détecté le « trou » financier creusé par Karim. La mine du chef de la mission retient l’attention de Karim. Du coup, Karim commence à suer beaucoup. Il faisait pitié. Le chef de la mission, parent de la même région que Karim, le prend de côté. A l’issue de leur tête-à-tête, Karim rassure son parent de boucher ledit trou.

Pour se tirer d’affaire, Karim fait un prêt bancaire de plusieurs années. Dès qu’il prend la somme, il l’a remise à qui de droit. C’est ainsi qu’il a pu sauver son emploi avec l’aide de son parent. Karim et sa nouvelle chérie qu’il appelle affectueusement « mon cœur », traverse en ce moment des moments difficiles de leur vie. Pendant ce temps, Sita et ses deux enfants abandonnés vivent heureux. Sita est employée dans une ONG qui lui paie une grosse somme chaque fin de mois, sans compter ses nombreuses missions hors du pays dans le cadre de son travail. Comme quoi, à force de rejeter le crapaud, il se retrouve dans une eau plus froide. N’est ce pas la preuve que tout se paie ici-bas ?

Souro DAO/ daosouro@yahoo.fr

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