Les vacances académiques battent leur plein, mais dans la cité universitaire de Koubawé, l’ambiance est loin d’être sereine. Des dizaines d’étudiants ayant achevé leur mandat de deux ans s’interrogent sur leur avenir immédiat : où loger à la rentrée prochaine, alors qu’ils n’ont nulle part où aller ?
Les cités universitaires jouent un rôle crucial dans la vie estudiantine. Elles offrent non seulement un cadre de logement aux étudiants, mais également un espace de socialisation, d’échanges et de solidarité. A Bobo-Dioulasso, la cité universitaire de Koubawé accueille de nombreux étudiants venus de différentes régions du Burkina Faso, souvent sans ressources suffisantes pour se loger. Cependant, cette cité comme d’autres d’ailleurs, fonctionne sur la base de mandats limités à deux ans. Une fois ce délai atteint, plusieurs étudiants se retrouvent sans solution d’hébergement, car ils n’ont nulle part où aller. En cette période de vacances, les couloirs de la cité Koubawé semblent plus calmes qu’à l’accoutumée, mais derrière les portes des chambres se cachent des inquiétudes grandissantes. Pour de nombreux étudiants, la fin du mandat de deux ans sonne comme une menace : libérer les lieux. Mais pour partir où ?
Entre valises prêtes mais sans destination et regards anxieux
La fin de mandat en cité constitue une étape difficile pour les étudiants. Bien qu’encore sur les bancs, beaucoup se voit dans l’obligation de libérer leur chambre. Faute d’alternative, certains restent sur les lieux de manière informelle, tandis que d’autres errent dans la nature à la recherche de solutions. Cette réalité engendre un climat d’incertitude et de stress qui affecte la concentration académique. Mais la règle d’hébergement en cité universitaire est claire : deux ans, pas plus, afin de permettre à d’autres étudiants d’en bénéficier. Dans la pratique, la mesure provoque de véritables drames sociaux.
Les conséquences sociales et psychologiques
Être sans logement stable durant les études n’est pas une simple difficulté matérielle : cela à des répercussions profondes sur la santé mentale et la réussite. L’étudiant concerné peut souffrir d’anxiété, de manque de sommeil et de démotivation. En outre, le sentiment d’exclusion et l’impression d’être abandonné par les structures universitaires renforcent la vulnérabilité sociale. Faute de solution, certains sont contraints de loger à plusieurs dans de petites chambres, de squatter chez des amis ou dans le cas extrême, d’abandonner les études. Cependant, la révision des mandats en tenant compte de la durée réelle des parcours universitaires, souvent supérieure à deux ans pourrait empêcher les nouveaux étudiants à avoir accès au logement en cité universitaire. En somme, la cité universitaire de Koubawé apparaît ainsi comme un miroir des défis plus larges de l’enseignement supérieur au Burkina Faso. Faute de solutions adaptées, de nombreux étudiants voient leur avenir compromis par une réalité aussi simple qu’essentielle : l’accès à un toit. Derrière chaque mandat qui s’achève, il y a des rêves fragilisés, des espoirs suspendus et des parcours menacés. Il y a lieu donc de trouver des réponses durables à cette crise du logement étudiant qui n’est pas un luxe, mais une urgence sociale et éducative. Car, sans stabilité, il n’y a pas de réussite académique possible.
Zahariatou BANSÉ/ Stagiaire
