L’occupation anarchique des voies est un phénomène récurrent et préoccupant dans la commune de Bobo-Dioulasso. Une action qui n’est pas sans conséquence négative sur le développement de la ville.
Il est pratiquement 9h lorsque nous cheminons le long du marché de Belle-Ville sur la voie menant à l’INSSA. Entre taxis, tricycles, motos etc., les abords du marché sont occupés majoritairement par des femmes déjà sur place, attendant impatiemment les potentiels clients. L’ambiance est gaie comme d’habitude. La sérénité se lit sur les visages de ces vaillants commerçants. Au marché des fruits et légumes où nous avons fait un tour, le spectacle est pratiquement le même. Idem sur le boulevard de la Révolution. L’occupation «bordélique» des voies occupées par des commerçants, des brocanteurs, des artisans, etc., sans oublier ces véhicules qui déchargent leurs marchandises en plein milieu de la voie publique. Tout est pêle-mêle, et parfois jusque sur le bitume. Impossible de stationner. Et ce malgré le communiqué conjoint publié le 14 septembre 2023 dans lequel le ministre en charge des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière et ses homologues de l’Administration territoriale et du Commerce, invitant les commerçants, les transporteurs et chauffeurs routiers à libérer l’emprise des voies routières «d’au moins deux mètres de part et d’autre des chaussées». Et selon le même communiqué, à partir du 1er novembre 2023, tout contrevenant sera sanctionné. En plus de courir un grand risque en exposant sur ces voies, ils mettent également les clients en danger, car obligés de se frayer une place sur la voie pour leurs achats. Cette occupation anarchique du domaine public a pourtant des conséquences négatives comme l’obstruction des voies qui deviennent presque inaccessibles, la dégradation des infrastructures routières, des accidents de la circulation. L’incivisme et l’ignorance sont sans doute à la base de l’obstruction des voies publiques. Si certains ignorent l’interdiction de cette pratique, d’autres par contre sont bel et bien conscients que cela est interdit. D’où le moment de sévir maintenant.
Jemima WARMA
Stéphanie Pingueda YAMEOGO/ Stagiaires