Présidentielle et législatives, chacun en fonction de ses moyens

Dans dix jours exactement, les compétitions électorales pour le poste de prochain président du Faso et de député à l’Assemblée nationale vont s’ouvrir. La compétition sera certainement rude au regard des enjeux et de la nature des élections elles-mêmes. En 2015, le Burkina Faso avait organisé des élections couplées du même genre. Mais le contexte n’était pas le même, puisqu’aucun des partis en compétition n’était au pouvoir. En outre, du fait de l’insurrection, des sanctions ou des exclusions (c’est selon qu’on se trouve d’un côté ou de l’autre) avaient interdit certains poids lourds de la scène politique de concourir. A ces élections de 2015, les candidatures indépendantes n’étaient pas aussi nombreuses et sérieuses comme c’est le cas cette année. Si bien que le principal parti, organisé sur toute l’étendue du territoire national, qu’était le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) n’avait pas des adversaires de taille.

Cette année donc, à la présidentielle comme aux législatives, on peut dire que les « grands » sont de retour. La partie sera donc plus difficile pour le parti au pouvoir sous lequel s’organise pour la première fois des élections. Et ce d’autant plus que la plupart des partis qui l’ont accompagné pendant son mandat, sont devenus l’ombre d’eux-mêmes. A proprement dit, c’est la première sérieuse épreuve électorale à laquelle fait face le parti au pouvoir.

Aussi, dans les états-majors de toute cette flopée de partis, chacun s’organise en fonction de ses moyens. C’est ainsi que des secrétaires généraux de sections ou de sous-sections de partis, des responsables locaux de campagne reçoivent pour les partis qui ont les moyens, des engins de déplacement. Afin de leur permettre d’aller dans les coins et recoins du pays pour glaner toutes les voix possibles. Car, telles que les choses se présentent, aucune voix n’est à négliger. A côté de ces partis aux gros moyens, se trouvent les « débrouillards » dont certains sont venus aux élections pour faire de la figuration. Sans doute pour pouvoir dire un jour qu’ils ont été candidats à la présidence du Faso ou à la députation. On pourrait ainsi dire « chacun selon ses moyens, chacun selon ses ambitions ». Ce qui est sûr, à ces élections, il y a trop de prétendants et très peu seront élus.

Ce qu’il faut souhaiter pour ces élections, est qu’elles se déroulent dans la transparence la plus totale. Et cela passe par l’engagement de tous les acteurs afin qu’il en soit ainsi. Parmi lesquels, il y la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui fait avec les moyens qui ont été mis à sa disposition. Il y a aussi la presse qui fait avec les moyens dont elle dispose pour assurer la couverture et traiter, autant qu’elle le peut, tous les candidats sur le même pied d’égalité. Dans tous les cas, les Burkinabé n’autoriseront aucun des candidats à perturber ces élections qui doivent décider de ceux qui vont diriger le pays pendant les cinq prochaines années.

Dabaoué Audrianne KANI

 

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