Le ministère de l’eau et de l’assainissement a échangé avec différents acteurs de la Gestion intégrée des ressources d’eau (GIRE) ce vendredi 18 décembre 2020 à Bobo-Dioulasso. Objectif de la rencontre: faire le point et envisager un meilleur fonctionnement de la police de l’eau au Burkina Faso.
L’ouverture officielle de l’atelier s’est faite en présence du gouverneur des Hauts-Bassins, du maire de la commune représenté, et de nombreux invités. Outre le discours officiel du ministre en charge de l’eau, Niouga Ambroise Ouédraogo qui a présidé les travaux et échangé avec les médias autours des préoccupations relatives à la police de l’eau, trois communications publiques ont précédé les conclaves de l’atelier. Elles ont porté sur la présentation de la Police de l’Eau au Burkina en général et spécifiquement dans les Hauts-Bassins, son contexte de mise en place, son fonctionnement et son bilan actuel, et l’expérience des différents acteurs qui y participent sur le terrain. Les réalités témoignent d’une difficile gestion en divers endroits, aussi bien en milieu urbain que rural, malgré les succès de la police de l’eau. Concernant la ville de Bobo-Dioulasso, le directeur de cabinet représentant le maire Bourahima Sanou a fait la remarque suivante: « Le développement des activités industrielles dans notre ville peut causer des dommages aux ressources en eau. Dans ce contexte, c’est avec beaucoup d’espoirs et d’enthousiasme que nous avons accueilli en 2014, la création du tout premier service »police de l’eau » du Burkina dans notre région car elle devra permettre de mieux protéger les ressources en eau de cette partie du Burkina qui sont certes, abondantes mais surtout vulnérables au regard des caractéristiques géologiques mais aussi du développement des activités anthropiques.»
Sensibiliser et faire respecter les textes en matière d’eau
La situation hydrographique dans les Hauts-Bassins est l’une des plus favorables au Burkina Faso, faisant de cette région «un véritable château d’eau», mais les menaces sur l’eau y sont aussi réelles qu’ailleurs au Burkina.
Il s’agit pour l’essentiel, selon le ministre, de «l’insuffisance d’accès à l’eau (pour la boisson, l’hygiène, l’assainissement, les usages agricoles et pastoraux), la dégradation des écosystèmes, la pression croissante des secteurs économiques comme l’énergie, les mines et l’agriculture ainsi que les conflits transfrontaliers », lesquels ont conduit les gouvernements à lancer au cours des années 1990, un processus d’amélioration de la gestion des ressources en eau. Le but étant d’amener les usagers à passer d’une approche de gestion sectorielle et fragmentée, à une Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). C’est ainsi que progressivement à travers différents plans et programmes, la police de l’eau est devenue une réalité au Burkina Faso à partir de 2014. Elle couvre aujourd’hui l’ensemble des 13 régions du pays, avec pour missions de «sensibiliser les populations et, de faire respecter les textes en matière d’eau». En lieu et place d’un corps autonome de police spécialisée, la police de l’eau assure la coordination des actions entreprises par différents corps ayant des compétences en matière de protection des ressources d’eau: la gendarmerie, la police nationale, la police municipale et autres agents assermentés.
Sibiri SANOU