Royaume du Gulmu : Quand le trône du roi devient un banc

A Fada N’Gourma, il y a désormais deux chefs pour un trône. Le deuxième a été intronisé hier, arborant lui aussi, comme le premier, tous les attributs et apparats lui conférant ce titre. A quel chef faut-il désormais se confier?

L’information a été donnée et confirmée hier, lundi 18 mai 2020 au journal de 13 heures par nos confrères de la Radio nationale du Burkina. Fada N’Gourma a désormais deux chefs coutumiers pour un même royaume. Vendredi dernier, c’est Umtaaba (c’est Dieu qui les a réunis) qui a été installé par sept chefs sur les neuf, reconnus et chargés du rituel d’intronisation. Ce lundi, les deux autres contestataires ont, à leur tour, installé leur chef, Hampali (le bienfait n’est jamais perdu).

Désormais, entre «le bienfait n’est jamais perdu» et «c’est Dieu qui les a réunis», les Fadalais, membres de la chefferie devront choisir. A Fada donc, on a malheureusement emboîté le pas à d’autres chefferies qui elles aussi, avaient intronisé deux chefs avec toutes les conséquences dommageables que cela a engendrées sur la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

A Fada plus qu’ailleurs, où les terroristes écument les populations, où les déplacés internes sont à la recherche de soutiens d’où qu’ils viennent, à Fada comme au Sahel ou au Nord où des écoles et des centres de santé sont fermés, où des villages entiers se sont vidés de leurs habitants, on a beaucoup plus besoin d’entente, de cohésion, de solidarité et de fraternité. Un trône pour deux rois, autant dire que la fratrie est en lambeaux.

Séri Aymard BOGNINI