Courant le mois d’octobre 2015, un garçonnet de 03 ans a été retrouvé mort dans une cour familiale au secteur 22 de Bobo-Dioulasso. Ce jour-là, tous les parents étaient sortis laissant l’enfant, son grand frère et la fille de ménage à la maison.
Le grand frère était alors âgé de 7 ans et faisait la classe de CP2. Ce jour, il ne s’est pas rendu à l’école pour cause de maladie et était couché au salon. La fille de ménage savait qu’il n’y a personne dans la cour. Elle attrape le garçonnet de 3 ans, le traine dans une chambre puis l’étrange à l’aide d’un foulard qu’elle a trouvé dans la maison.
Après l’acte, elle boucle la porte à clé et l’introduit dans la poche du grand frère de la victime. Lorsque les parents sont venus constater les faits, ils ont eu l’impression que c’est le grand frère qui a été à l’origine du crime. Mais ils ont organisé les obsèques et procéder à l’enterrement. Depuis ce jour, la fille de ménage ne dormait plus, elle a fait plus d’une semaine dans des cauchemars. Chaque nuit elle crie et saute de son lit. Fort de ce constat, sa patronne lui demande ce qui s’est réellement passé.
C’est là qu’elle avoue clairement être à l’origine de la mort de l’enfant mais déclare avoir agi sous l’incitation d’une vieille femme du quartier. Ces aveux de la servante disculpent finalement le grand frère du garçonnet. Aussitôt, la coupable fut dénoncée auprès des autorités judiciaires pour que toute la lumière soit faite sur ce meurtre qui a créé l’émoi au sein des riverains du quartier. Elle est mise en accusation devant la chambre criminelle et avait 16 ans au moment des faits.
Devant la chambre criminelle de Bobo
Par peur, l’accusée n’a pas voulu reconnaître les faits devant les juges. Tantôt elle dit qu’elle était en état de troubles mentaux au moment des faits. Tantôt elle affirme ne même pas se rappeler d’avoir tué un enfant. Dans une autre déclaration, elle soutient que c’est une veille du quartier qui lui a confiée un jour qu’elle n’aime pas sa patronne et qu’elle veut que « je tue son enfant pour la faire mal. C’est ainsi qu’elle m’a aspergé un liquide qui m’a mis hors de contrôle ».
Interrogé à son tour, la mère de la victime est convaincue que c’est la fille de ménage qui a tué son enfant. «Ce jour-là, on est venu m’appeler au magasin, je suis venu trouver que mon enfant était mort. On a cru que c’était son grand frère qui l’a tué au départ. Mais par la suite, on s’est rendu compte que la fille ne dormait plus. A chaque fois, elle faisait des cauchemars. Un jour, je lui ai demandé et elle m’a tout avoué. Elle a expliqué comment elle a tué l’enfant. A la fin de ses propos, elle dit que c’est une vieille femme qui lui a jeté un produit », relate la mère du défunt à la barre. Dans son témoignage également, le père de l’enfant est formel. La coupable c’est bien la servante. « Ce jour-là, j’étais à Matourkou au service. On m’a appelé vers 10 heures qu’il y’a un événement malheureux à la maison. Je suis venu trouver que mon enfant de 3 ans est décédé.
On nous a fait comprendre que c’est son propre grand frère qui serait à l’origine. Des gens venaient même voir par curiosité qui est l’enfant qui a tué son petit frère. J’ai été obligé d’envoyer le grand frère à Ouagadougou pour continuer ses études », a laissé entendre le père de la victime. Le parquet général a estimé que les faits d’assassinat sont constitués. Mais au regard de l’excuse de minorité de l’accusée il requiert à ce qu’elle soit condamnée à 5 ans d’emprisonnement assortie de sursis. La chambre criminelle l’a déclaré coupable. Elle a pris en compte le fait que l’accusée était mineure au moment des faits. De ce fait, elle bénéficie de l’excuse de minorité. En répression, la condamne à 5 ans de prison ferme.
Ben Alassane DAO