Tabaski à Bobo :embouteillages, bousculades… puis silence total

Les fidèles musulmans du Burkina Faso ont célébré la Tabaski, le vendredi 06 juin 2025. A Bobo-Dioulasso la capitale économique du pays, à l’instar de plusieurs autres villes, c’était l’effervescence autour de cette fête. Mais le lendemain, place à une toute autre ambiance, opposée à celle de la veille et du jour de la fête. Le constat a été fait par une de nos équipes, le samedi 07 juin 2025.

 

A l’occasion de la célébration de la fête de Tabaski à Bobo-Dioulasso, l’ambiance est au rendez-vous. Cela se ressent non seulement dans les marchés, les salons de beauté, chez les couturiers mais aussi en circulation, qui était devenue tellement dense au point de causer des accidents. Les usagers font face à des bouchons inhabituels, surtout au niveau des feux tricolores. Le quotidien de s’arrêter une fois au feu tricolore, revient à s’arrêter trois ou quatre fois et c’est là toute la difficulté. Sur son engin, chacun souhaite arriver à destination sain et sauf. Certains se créent un chemin sur les voies secondaires dans le but de circuler tranquillement. Nous abordons un sexagénaire, Abdoulaye Traoré, visiblement fatigué et mécontent, qui nous dit que «s’il pouvait y avoir une seule route à moi seul pour circuler à l’approche d’une fête comme celle-ci, je serais très heureux, mais c’est impossible». Il nous explique que la population bobolaise s’agrandie de jour en jour, mais pas les routes. Quoi de plus normale que de vivre cette situation à l’approche d’une fête, se convainc-t-il. A croire les réponses de certains d’entre eux, la Tabaski est la grande fête des musulmans. « Chacun court de gauche à droite pour avoir son mouton avant le jour de la fête », expliquent-ils.

Climat de fête au grand marché

Le grand marché de Bobo reçoit plus de clients que d’habitude. Les parkings sont tellement pleins que les parqueurs sont obligés de refuser l’accès à certaines motos. C’est aussi l’occasion pour eux de faire de bonnes affaires. «A l’approche de la fête, nous interdisons le stationnement des grosses motos, car elles occupent la place de deux engins. Si nous voulons que les clients concernés payent plus de 100 FCFA, ils refusent». Difficile de dire si la foule se trouvant à l’extérieur du marché est moins nombreuse que celle à l’intérieure. Tout le monde veut avoir de quoi se parer le jour de la fête. Nous rentrons dans le marché avec beaucoup de difficultés, de bousculades, après avoir présenté mille et une excuses pour avoir marché sur les pieds des usagers. Tout le monde est occupé. Les prix des condiments se marchandent par ci, par-là, les habits et chaussures sont essayés de part et d’autre. Plus loin, ce sont exclusivement des femmes impatientes de se tresser, de se faire tatouer avec du henné ou encore de se faire poser de faux ongles.

Après la fête, place à une ville morte !

Au lendemain de la fête, le 7 juin, il est 8h30mn, nous sillonnons la ville de Bobo-Dioulasso. Les rues sont quasiment vides, nous ne croisons que quelques personnes en cette matinée. Selon notre constat, après la célébration d’une grande fête comme celle-ci, la ville de Bobo-Dioulasso devient une ville morte. Tout est silencieux comme une ville abandonnée depuis belle lurette. On peut compter le nombre d’usagers qui passent ou qui s’arrêtent au niveau des feux tricolores. Le grand marché de Bobo, situé au centre-ville est fermé. Les magasins aux alentours pleins de clients il y a deux jours, le sont également. Impossible de voir les vendeuses de galettes, de gâteaux ou de sandwiches. La grande influence autour de cette fête a vite disparu en un clin d’œil.

Estelle Wende Mi KOUTOU