Yakouba Barro, PDS communale : « Notre objectif c’est de faire la commune de Banfora une ville de référence »

 

Le mercredi 28 décembre 2022, nous avons rencontré le préfet du département de Banfora, Yakouba Barro par ailleurs président de la délégation spéciale communale de Banfora.  Lisez plutôt.

Pouvez-vous nous faire un bilan depuis votre arrivée à la tête de la délégation spéciale communale de Banfora ? Est-ce que ce bilan est positif ?

Depuis notre arrivée à la tête de la délégation spéciale on peut le dire hein, le bilan est positif.  Vous pouvez le constater vous-même à travers la ville.

Au cours de l’année, quels sont les dossiers pendants que vous avez eu à gérer ?

Les dossiers pendants, il y en avait tellement ! Et les dossiers qui nous ont beaucoup fatigués, c’est surtout les questions foncières. Il y a énormément de difficultés dans le domaine du foncier à Banfora. Comme vous le saviez, ce sont surtout les conflits fonciers. Il y avait assez de dossiers au niveau de la préfecture que nous avons pu gérer, il y a d’autres qu’on n’a pas pu gérer qui sont en instance. Il y a également la question des doubles attributions de parcelles que nous avons tenté de gérer. Donc pour le moment, les dossiers pendants ont pu été à moitié évacués.

Votre budget primitif 2023, quels sont les priorités ?

C’est comme partout ailleurs, les priorités, ce sont les questions sécuritaires. Il y a la question de la sécurité, la question des personnes déplacées internes et surtout la question de renforcement des capacités dans les établissements d’accueil concernant ces PDI. De plus en plus, on assiste à l’arrivée des élèves dont les parents sont des déplacés internes. On a plein d’autres choses comme priorités.

La ville a changé de visage en matière de voiries urbaines, les ronds-points sont aussi en réfection. Pourquoi avez-vous mis l’accent sur les infrastructures routières ?

Comme certains ont l’habitude de le dire, le développement passe par la route. Depuis notre arrivée, notre objectif était de donner un peu de visage à cette commune. Banfora est une commune urbaine, nous avons des visions, nous avons des objectifs et ces objectifs, c’est de permettre à cette ville de ressembler à d’autres villes ou soit une ville de référence. Vous avez souligné la question des ronds-points, les ronds-points sont des références. Et dans les Cascades si on veut représenter, c’est le rond-point du paysan noir, n’en parlons pas de la commune. Donc nous avons jugé bon qu’il fallait donner un bon visage, une autre image à ce rond-point et également au rond-point qui va vers le CHR de Banfora. La route était tellement étroite que des usagers refusaient de l’emprunter. Nous avons été plusieurs fois interpellés. Le problème n’est pas le monument, il fallait agrandir la voie à ce niveau. Quant au lancement des voiries pour les quartiers de Kôssara et de Tangora, nous avons dit que des gens vivent là-bas. Ils n’ont pas d’eau, pas d’électricité ; il fallait résoudre d’abord le problème de la voie, car il n’y avait pas de voie d’accès. Et nous avons dégager plus de douze kilomètres  de voie à l’intérieur de ces quartiers pour favoriser l’urbanisation et permettre aux populations d’avoir accès à leurs terrains pour pouvoir investir, afin de soulager les riverains.

Parlons toujours du foncier, jusqu’à présent, avez-vous toujours des problèmes à ce niveau ?

Oui ! Les problèmes, il y en a assez. Qui parle de foncier, parle de bombe atomique si je peux le dire ainsi. Il y a des questions foncières qui sont suspendues sur certains sites. Ce sont des questions délicates qu’on doit traiter avec prudence et toute la rigueur pour ne pas créer l’effet contraire. En pensant résoudre le problème, on peut semer un trouble à l’ordre public. Et ça, ce n’est pas notre objectif ni notre intention. Le contexte est difficile il faut savoir gérer les choses.

Comment se fait la gestion des déplacés internes au sein de la commune de Banfora ?

La gestion des PDI au niveau de la commune est au centre de nos préoccupations. Tout récemment, la commune a mobilisé des dons en vivres, en vêtements, etc., avec l’accompagnement des services techniques dont l’action sociale. Il y a aussi des ONG qui passent par la commune pour pouvoir donner le sourire à ces déplacés. Mais, notre vision est de lutter pour que ces déplacés puissent rejoindre leurs localités ; c’est de les doter de moyens pour qu’ils puissent avoir des activités. Pour l’année à venir, nous allons sélectionner quelques PDI et les suivre, les former pour leur permettre d’avoir leurs propres activités, ça sera plus utile.

Le jumelage de la ville de Banfora avec les pays étrangers est toujours en vigueur en cette période de transition ?

Oui, les amis de Banfora ont toujours maintenu le cap. Et en fin janvier 2023, il y aura une visite en Italie à travers le chef de service de la coopération décentralisée et un directeur d’école où nos amis là interviennent. Pour le moment, le jumelage avec Banfora il n’y a pas de soucis.

Quelle est la contribution des opérateurs économiques dans la commune de Banfora ?

Les opérateurs économiques de la commune de Banfora nous accompagnent. Je ne pourrai citer ce qu’ils font pour la commune, mais vous avez constaté des nids de poules sur la RN7 à l’intérieur de la ville qui ont été fermés. C’est l’œuvre des opérateurs économiques et transporteurs. Également, ils se sont réunis autour d’une association pour réhabiliter les cimetières en collaboration avec la commune dans les jours à venir. Le projet est en cours, nous l’avons débattu en session. Il faut noter également que les filles et fils de la commune de Banfora qui sont ailleurs, ne manquent pas de nous accompagner. Je ne vais pas citer de noms, sinon nous sommes vraiment accompagnés.

Quels sont perspectives et votre mot de fin ?

Vivement que la sécurité revienne. Nous prions sans cesse nuit et jour. Que Dieu facilite le travail de nos FDS, de nos VDP pour qu’ils puissent mener à bien cette lutte afin que la paix revienne au pays. Pour qu’on puisse prendre sa moto comme avant et rouler de Banfora à Mangodara sans être inquiété, ou de Banfora à Sidéra, Ouo et jusqu’au Sud-Ouest. L’autre prière est que Dieu apaise les cœurs de tout le monde et qu’il facilite la compréhension. C’est ensemble que nous devons construire notre patrie. L’autre perspective pour la commune en 2023, est là question de la mobilisation des recettes. Notre souhait est que les contribuables puissent s’activer pour qu’on puisse avoir assez de recettes. Nous avons tellement de projets, mais nous manquons de ressources et c’est ce qui limite nos actions. J’invite la population qui nous encourage à toujours nous accompagner et à faire des critiques positives et constructives. Nous sommes ouverts à tout le monde. Nous sommes disponibles pour des critiques qui peuvent nous permettre d’avancer.  J’invite la population à beaucoup de prudence en cette période de fin d’année. J’insiste surtout, que la sécurité et la paix reviennent au Burkina.

Interview réalisée par

Besseri Frédéric OUATTARA/ Banfora

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