Abdoul Karim Sango, est juriste de formation et Professeur enseignant à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature. Homme politique, il est militant du Parti pour la renaissance (PAREN) dont il est le ministre à la Culture, au Tourisme et aux Arts dans le gouvernement de Christophe Dabiré. C’est à lui qu’il revient la charge de conduire la liste nationale de son parti aux législatives de novembre, couplées avec la présidentielle. Celui qu’on ne présente plus est actuellement à Bobo-Dioulasso. L’Express du Faso a profité de l’occasion qu’il lui a offerte pour échanger avec lui. Sur tout.
Monsieur le Ministre, pour quelle raison êtes-vous en ce moment à Bobo-Dioulasso ?
Merci de me donner ce moment de discussions et d’échanges avec votre organe qui, pendant toutes ces années s’est imposé comme étant un quotidien à caractère régional de haute facture, qui brille par la qualité de ses analyses. Je tire du plaisir à lire et à relire les éditos de L’Express du Faso et cela me rappelle un peu les éditos de feu Norbert ZONGO.
Pour revenir à votre question, disons que Bobo-Dioulasso est devenue pour moi, ministre de la Culture que je suis une plaque tournante. Je suis presque tout le temps à Bobo car pour moi c’est une ville riche en couleurs artistiques et culturelles. La région de l’Ouest est l’une des régions les plus belles au plan des attraits touristiques. C’est pourquoi je trouve beaucoup de plaisir pou courir vers Bobo-Dioulasso, pour diverses activités. De façon spécifique, je suis arrivé à Bobo dans le cadre du dialogue gouvernement secteur/privé qui a été clôturé le mardi 29 septembre 2020 au cours duquel nous avons réfléchi sur ce qui doit être fait pour relancer le secteur économique du Burkina de façon structurelle.
Est-ce qu’il a été spécifiquement question de la culture au cours de cette rencontre ?
C’est la première fois, en tant que Ministre, que j’assiste à cette rencontre. Heureusement que j’étais là. Des acteurs culturels par la voix de leur porte-parole m’ont interpellé sur divers sujets dont la faible présence de la musique burkinabè dans les bars, maquis et boites de nuit. J’ai même taquiné en disant que je suis pas très familier de ces espaces, mais je suis tout de même conscient de ces difficultés qui existent. Nous sommes dans un Etat de droit, un Etat dans lequel nous sommes jaloux de la liberté et je me réjouis de vivre dans un pays où l’on peut agir et dire ce que l’on pense mais dans les limites de la loi. Et dans une telle situation, il faut avoir une approche pédagogique qui doit consister à sensibiliser les promoteurs de ces espaces ; car depuis quelques années, nous avons une masse critique importante d’artistes musiciens de belle facture.
Monsieur le Ministre, vous avez dit en vous adressant à certains musiciens que si la musique ne vous va pas il faut faire autre chose. Est-ce que le problème ne se trouve pas dans la qualité des musiques ?
Cette critique que j’ai faite est restée une sorte de fétiche qu’on ressort fréquemment… Non, c’était pour encourager les artistes à beaucoup plus d’excellence. Nous avons suffisamment d’artistes de qualité qui peuvent animer des nuits et des nuits, exclusivement avec la musique burkinabè. Décider de consommer la musique burkinabé est un choix idéologique. Mais, je dis qu’il y a du travail à faire.
Nous avons aussi été interpellés sur la problématique du livre mais ce n’était pas des questions qui nous ont été destinées de façon personnelle. La question des livres et manuels scolaires interpelle le ministère en charge le l’Education mais des efforts ont été faits cette année car il y a des manuels édités au Burkina. Il y a la question du cinéma qui est aussi revenue. Le Burkina abrite le FESPACO depuis 1969, est donc la capitale du cinéma. Aussi, il est important de renforcer le dispositif en opérant des stratégies et mobiliser davantage de ressources. Pour faire un film, il faut beaucoup d’argent. En retour, c’est un secteur qui génère beaucoup de ressources. Aussi, sous le leadership du Président du Faso et le Premier ministre il ya des réflexions en cours pour renforcer le fonds de développement culturel et artistique en créant une sorte de guichet spécial. La perspective, c’est qu’il faut arrêter le système qui consiste à donner des subventions gratuites de 100 ou 300 millions aux réalisateurs. Au lieu de donner les subventions il faut accorder des prêts et analyser après les coûts d’intérêts de remboursement. Ce qui permettra de renouveler la subvention.
Est-ce qu’il y a eu des concertations avec les concernés sur la question ?
Je pense que beaucoup d’entre eux sont sensibles à cette formule. Dans tous les cas, l’Etat n’a plus d’argent à donner car il a été interpellé là-dessus ; et le cinéma c’est du business. C’est vrai que le film peut avoir la vocation de défendre une identité culturelle burkinabè ou africaine mais derrière cela c’est tout un buisines. J’ai suggéré au Président du Faso d’avoir une politique volontariste dans la construction des espaces culturels. Si le président du Faso a un deuxième mandat, il faut construire des salles de cinéma dans les treize capitales régionales parce que le Burkina est la capitale du cinéma.
Vous êtes aussi présent à Bobo dans le cadre d’un atelier qui doit s’ouvrir sur l’extrémisme violent (ndlr : ledit atelier a été ouvert hier jeudi 1er octobre et prend fin aujourd’hui). De quoi allez-vous parler exactement ?
Effectivement, l’atelier se tient du jeudi 01 octobre au vendredi 02 octobre. C’est un atelier bilan sur la contribution de la culture à la lutte contre l’extrémisme violent. Il doit nous permettre d’évaluer le chemin parcouru depuis novembre 2018. L’idée de mettre la culture au cœur de la lutte contre l’extrémisme violent au Burkina est née au cours d’un colloque qui a réuni d’éminentes personnalités : des universitaires, des acteurs de la chefferie, des communautés religieuses, de la société civile, des jeunes et des femmes. La question est de savoir si les causes des secousses que nous porte l’extrémisme violent ne se trouvent pas dans la perte de notre identité culturelle positive.
Est-ce que notre processus d’acculturation ne nous a pas conduits vers des valeurs exogènes, des valeurs dites occidentales qui ont brisé le principe fondamental moteur de notre société. Je pense à la solidarité, à la fraternité… Tout cela se trouve dans la formule du professeur Laurent BADO qui dit que « lorsqu’on en a pour un, on en a pour tous ». C’est ça l’essence. Ce qui fait que dans le processus de maturation de la société très peu de gens sont marginalisés. Aussi, quand on observe dans presque tous les villages africains, tout se partage : les peines comme les joies. Le développement moderne aurait dû s’articuler autour de ce modèle. Il y a cet auteur occidental, Anne Cécile Robert dont j’aime bien la formule a intitulé son ouvrage : « L’Afrique au secours de l’Occident ». Voyez-vous, c’est un titre provocateur. L’auteur explique que la chance du monde provient du fait que l’Afrique n’a pas suivi la même trajectoire de développement que l’Occident. Sinon, ce serait aujourd’hui le chaos partout. Et que l’Afrique est la chance qui s’offre à l’humanité d’envisager les choses autrement. Le Pape Jean-Paul II avait à son tour mis en garde les Africains de se détourner de leurs valeurs humanistes. Au bout du compte c’est que l’homme n’est rien sans les autres. C’est ce qui a fait dire à Seydou Badian Kouyaté que « l’homme nait dans les mains des hommes et retourne dans les mains des hommes ».
Nous sommes malheureusement engagés dans la recherche effrénée du matérialisme absurde alors que pour être heureux, on se rend compte finalement, qu’on n’a pas besoin de grande chose. Aujourd’hui, on voit au quotidien les Occidentaux qui abandonnent leurs châteaux, qui cherchent des espaces naturels pour vivre autrement. Parce que riche ou pauvre on s’est rendu compte que notre fortune ne peut pas nous sauver par exemple face à la Covid-19. Donc l’idée fondamentale qui sous-tend ces conférences c’est qu’il faut que nous revenions à nos valeurs.
Mais comment ?
Il y’a deux choses. La première chose fondamentale c’est l’éducation. L’homme est le produit de son processus éducatif. Et de ce point de vue il y’a divers acteurs. On est le produit de l’éducation qu’on a reçue dans la famille, dans la communauté dans laquelle on a vécu et à l’école. Ce sont ces trois entités mises ensemble qui ont construit la personnalité de chacun de nous. Quand nous étions au village, l’enfant appartenait à tout le monde ; tout le monde participait à son éducation Ce qui fait que si tu fais une faute quelque part, tu es tabassé, tu arrives aussi à la maison, tu es tabassé. Un enfant qui se comporte mal, on ne le laisse pas faire, on l’interpelle. Mais tout cela, c’est dans la durée. Je dis souvent qu’en Afrique nous avons tellement le nez dans le guidon qu’on ne voit pas où on va. Le problème c’est quoi l’avenir de nos sociétés dans vingt ans, dans cinquante ans. Et comme j’ai coutume de le dire, pour une certaine génération on n’y peut rein. Parce que, un adulte qui est corrompu, il va être corrompu jusqu’à sa mort, parce que le processus de maturation de son rapport aux valeurs est fini. Ce qui doit nous préoccuper, c’est que les Burkinabé de 2050 soient de vrais homes intègres ; et c’est là que l’éducation est interpelée.
Le deuxième niveau c’est de sensibiliser, d’interpeler les adultes sur leurs responsabilités. L’important c’est que nous arrivions dans notre société à développer une masse critique de gens convaincus, déterminés que le débat sur les valeurs est un débat essentiel et non pas un débat philosophique. Etre honnête ce n’est pas de la philosophie ; la solidarité avec les autres ce n’est pas philosophique ; la fraternité ce n’est pas philosophique ; le respect des ainés non plus. Il y’a aussi le rôle des medias. Nos enfants passent leur temps devant les medias. Le danger aujourd’hui est qu’ils passent leur temps sur internet qui est un media, un outil qui a son côté positif et son côté négatif. Donc il faut qu’on éduque nos enfants afin qu’ils aillent sur internet et qu’ils trouvent ce qu’il y’a de valorisant dans le parcours des Africains, dans leur histoire. Bref, nos conférences ont pour objectif simple de nous apprendre à nous redécouvrir, parce qu’il est établi depuis des millénaires que celui qui s’ignore ne peut pas être un acteur de développement. Si tu ne te connais pas, tu es un zéro. Nous allons faire le bilan parce que nous avons au cours de nos conférences régionales ressenti un engagement des Burkinabé autour de ces questions. Dans de nombreux conférences dans le monde, j’ai dit que ce qui manque au monde ce n’est pas l’argent, ce qui manque au monde ce sont les valeurs, c’est l’humanisme. Si on ne revient pas aux valeurs, c’est la catastrophe pour tout le monde.
Vous êtes Ministre de la culture, du tourisme et des arts, c’est-à-dire trois domaines bien liés. Vous êtes si on peut le dire presqu’à la fin de votre mandat. Quel est votre bilan en matière de la culture ?
Je pense que nous avons réussi quelque chose d’extraordinaire. Nous avons réussi à réconcilier les Burkinabés avec leur culture. Partout où je passe, on me dit : « Monsieur le Ministre, vous nous avez appris, vous nous avez poussés à nous remettre en cause ». C’est cela le rôle de l’homme politique. L’homme politique doit amener le peuple vers de grands rêves ; rêver de retrouver les éléments positifs de notre patrimoine culturel et les défendre. Il n’y a pas un seul jour où le Ministre que je suis n’est interpelé ou appelé à gauche, à droite pour parler de la culture. Mais lorsque nous parlons de la culture, le Ministre de la culture ne devrait même pas développer beaucoup de phrases autour de la question. Parler de la culture c’est de parler de soi-même, c’est simplement dire qui je suis, qu’est-ce qui me distingue des autres, qu’est-ce qui me caractérise fondamentalement. Je pense humblement qu’il y a un éveil de consciences du bon rapport à la culture. Deuxième aspect, je pense qu’il y’a une dynamique de vie culturelle dans ce pays, sur l’ensemble du territoire. Malheureusement à l’exception des parties du pays qui ne sont confrontées au phénomène de l’extrémisme violent. Je dois vous dire que je suis même interpelé à partir de Gorom-Gorom, de Djibo où les gens veulent vivre la culture. Prenez une ville comme à Bobo où il ne se passe un weekend où on ne sache où aller finalement pour découvrir notre musique, nos chants, nos danses, nos contes. Je pense que ça, c’est extraordinaire parce que le premier pas pour créer un environnement d’économie culturel passe d’abord par cela et on le remarque. Aujourd’hui, nous sommes tous en Kôkô-donda, nous sommes tous en Faso danfani dans le consommons local, c’est le combat noble que le Président Sankara a mené. Vous savez j’aime le dire toujours, le seul moment où le Burkina a brillé c’est les 4 ans de Thomas Sankara. Quand on analyse avec beaucoup de finesse cette période on se rend compte que c’est une période où le Président Sankara avait mis la culture au cœur de son action ; ce n’est pas du bavardage. Il n’y’a pas de développement possible qui ne passe par la route de la culture. Il y’a pas un seul pays au monde, je mets n’importe quel intellectuel au défi. ça n’existe pas. Les grandes nations grandissent ou périssent selon qu’ils ont un mauvais rapport à culture. C’est le drame d’ailleurs des pays africains. C’est pour cela que l’Afrique risque de rester longtemps en retard parce que le paradigme culturel n’a pas encore été pris en compte. Se connaitre, c’est épouser les valeurs positives de sa communauté, de sa société ; c’est ça qui crée la confiance, c’est ça qui vous pousse à accepter l’autre.
Par exemple pour revenir un peu à l’extrémisme violent, si vous partez dans les banlieues françaises le degré de violence qu’il y’a là-bas, l’analyse sociologique démontre que c’est parce que les enfants qui sont nés là-bas ont des pères algériens et on dit de lui qu’il est Français. Il n’épouse ni les valeurs algériennes ni les valeurs françaises. Ainsi le bonhomme est déstabilisé ; il vit dans un complexe d’infériorité incroyable. De façon concrète, en 3 ans, ce n’est pas moins de 2 milliards 500 millions que le Fonds de développement culturel et touristique a mis à la disposition des acteurs que ce soit de la culture, que ce soit du tourisme. Moi-même en tant que Ministre ce n’est pas moins de 1 milliard que nous avons mis. Une structure comme le BBDA ce n’est pas moins de 500 millions.
En gros, au-delà des bavardages que les gens font, c’est beaucoup de ressources qui sont mises malheureusement et là je suis d’accord qu’il faut mieux structurer, mieux organiser pour éviter ce qu’on appelle le saupoudrage qui consiste à donner de petites ressources à tout le monde tout en sachant que cela ne peut rien faire. Je pense que dans les années à venir, il faut qu’on réfléchisse progressivement à privilégier de grands ensembles, de grandes organisations parce qu’il faut qu’on passe à une industrialisation de ce secteur.
Ça tombe bien, nous avons bénéficié d’un programme de l’Union européenne de plus de 6 milliards de francs qui va être exécuté sur les trois ans à venir. Si on adjoint le soutien de l’Etat, on va se retrouver autour d’une dizaine de milliards. C’est certes insuffisant, mais j’ai demandé au Président du Faso de faire passer au moins le budget du ministère de la culture à 1% du budget national, parce que avec les 0, 34% on bavarde. On peut faire mieux et le Burkina doit faire mieux. Il y a quand même des acquis. Je ne voudrais pas passer sous silence l’ensemble des grands évènements culturels qui ont été maintenus en dépit de la crise. On ne vendait pas chère notre peau, en ce qui concerne la SNC, édition 2018 ; on ne vendait pas chère notre peau en ce qui concerne les 50 ans du FESPACO… Nous avons réussi à démontrer que nous sommes un peuple résilient et ça se traduit à travers le secteur de la culture.
Mais néanmoins, certaine de ces manifestations comme la SNC 2020, le SIAO dont vous avez parlées et qui n’ont pas pu avoir lieu cette année. Sont-elles annulées définitivement ou reportées ?
Pour cette année au moins c’est annulé, ça au moins c’est clair, c’est net ! Ne serait-ce que la SNC, elle ne peut pas se tenir à certaines périodes notamment la saison pluvieuse. Donc la SNC pour cette année c’est perdu, le SIAO également. C’est une décision responsable. Les acteurs privés peuvent continuer à mener certaines activités mais le gouvernement ne peut pas être celui qui incite à un type de comportements par rapport à la COVID et ce serait lui en même temps qui facilite (vous me direz tout de suite mais les politiciens…). Si vous prenez la ville de Bobo, la SNC a été valablement remplacée par les autres nombreuses activités culturelles que nous soutenons d’ailleurs.
Quel était l’objectif visé en établissant la carte professionnelle ? Pouvez-nous en parler plus en détails ?
Lorsqu’on parle de la culture, on a souvent l’impression que ceux qui y sont, sont des gens qui ont échoué dans la vie. Pour ce qui concerne la carte professionnelle de l’artiste, il faut que dans l’esprit du Burkinabè on comprenne que quand je dis je suis un musicien c’est mon métier ; quand je dis je suis un couturier, c’est mon métier, quand je dis je suis un sculpteur c’est mon métier, si je dis que je suis un artiste peintre c’est mon métier tout comme quand moi Sango je dis que je suis un professeur c’est mon métier. Ce qui permet aussi de sortir tous les déchets qui ne sont pas de ce corps qui viennent dans le milieu et infectent le secteur et noient ainsi tous les autres nombreux acteurs qui sont crédibles. C’est ça la philosophie qui a guidé l’idée de la carte professionnelle dont le processus a abouti à une étape mais cela est une autre étape. La deuxième étape majeure à accomplir c’est la rédaction d’une convention collective qui va fixer des minimas salariaux. Si vous prenez quelqu’un pour être un acteur dans un film il faut qu’au départ vous sachez combien vous allez le payer parce qu’il y’a beaucoup d’escroquerie dans cette affaire où des gens prennent les financements et ne payent pas les comédiens, les acteurs. C’est ce qui fait qu’ils sont clochardisés. Mais c’est quoi un film sans le comédien ? Absolument rien ! Celui qui est au cœur du film ce n’est pas le réalisateur, ce n’est pas le scénariste ; pour moi c’est le comédien. C’est la raison pour laquelle quand on va à Hollywood on a des stars hollywoodiennes, quand on va à Nollywood, on a des stars nollywoodiennes. Donc on va fixer cela ensemble avec les professionnels du métier. Ce qui, du coup peut encourager beaucoup de jeunes à aller dans ce secteur qui est un secteur à forte potentiel d’emplois. On y a les métiers de réalisateur, de scénariste, de comédien, de maquilleur, de cadreur… Au bout du compte, il faut qu’on ait une industrie cinématographique dans ce pays. Voilà un peu les perspectives dans lesquelles nous travaillons pour mieux structurer le secteur.
Que dites-vous en ce qui concerne le tourisme ?
Je suis fier du concept de tourisme interne.
Est-ce que cela n’est pas dû à la maladie à Coronavirus ?
Non, depuis l’année dernière, ç’avait déjà commencé. Mais vous savez au-delà de la dimension conjoncturelle, il faut en matière de tourisme développer des habitudes chez les gens. En fait c’est là que se situe le problème. Ce n’est pas seulement une question d’argent. Il faut avoir une politique de communication. Et nous pouvons dire de façon modeste que nous avons bien réussi cela et vendu le produit touristique burkinabè. Il s’est agi pour le ministre que je suis, de se soumettre lui-même, de se mettre devant avec sa famille, aller dans les sites emblématiques où on ne se croirait pas au Burkina. L’image a joué sur l’esprit des gens et dire finalement de façon basique aux gens que le premier touriste d’un pays c’est le national parce que si tu ne vas pas à la découverte de ton pays comment veux-tu qu’un étranger vienne découvrir ton pays ? C’est quand même simple et je pense qu’il faudra renforcer le processus de communication. C’est ainsi que nous avons aidé l’Office national du tourisme burkinabé à relooker sa plateforme internet. Deuxièmement, nous allons diffuser sous peu des capsules présentant la diversité de sites touristiques au Burkina. Un troisième élément, c’est que nous avons essayé de développer des sortes de catalogues qui permettent de mettre une image sur chaque site. Si tous ces éléments sont mis ensemble et que la sécurité s’améliore d’ici là et vous verrez. Le tourisme a un fort potentiel aussi économique parce qu’il y a des pays dont le développement est exclusivement bâti sur le tourisme. C’est le cas de l’Ile Maurice, du Cap Vert qui n’ont ni pétrole ni or. D’ailleurs nous avons intérêt à être plus intelligents dans l’utilisation des ressources de l’or qui endommagent notre environnement. Il va valoir davantage travailler sur le concept et aussi éduquer les enfants.
Et en matière d’art, que peut-on retenir de votre mandat ?
C’est une distinction artificielle parce que dans la culture on a l’art et il s’exprime de diverses manières, on le retrouve dans la mode, dans la musique, dans le théâtre… Donc je pense qu’il n’y a pas de dichotomie entre les deux aspects. On aurait pu se contenter de dire ministère de la Culture et du Tourisme.
Monsieur le ministre, vous avez quand même des regrets ? Des choses que vous avez voulu faire et que vous ne n’avez pas pu ? Vos relations avec les artistes…
Je n’ai aucun problème avec les artistes. Je pense que chacun d’eux en son fort intérieur lorsqu’il est face à sa conscience, sait très bien que le meilleur défenseur des artistes est le ministre en charge de la Culture que je suis. Je n’ai aucun problème parce que je n’ai pas d’état d’âme avec la vérité. Ce qui tue les gens c’est le mensonge, ce qui peut les sauver c’est la vérité.
Cependant, je regrette le fait que le secteur a été vraiment victime de la lutte que le pays a eu à mener contre le terrorisme ; et la COVID est venue s’ajouter. Cela fait que tout mon budget d’investissement était chaque fois régulé. Le budget que j’ai était juste bon pour faire fonctionner l’administration. Mon rêve aurait été de réhabiliter des salles de ciné, de construire des salles de spectacles, de renforcer l’institut nationale de formation des arts, de renforcer la formation des acteurs de cinéma, de l’hôtellerie. C’est principalement parce que je n’ai pas eu les ressources qui m’auraient permis de porter à un niveau beaucoup plus important l’attente des Burkinabè dans le secteur de la culture, des arts et tourisme. Je dois rappeler seulement que c’est écrit en belles lettres dans le prochain programme du Président du Faso.
Monsieur le ministre, nous allons maintenant parler de politique. Comment se porte le Parti pour la renaissance, le PAREN dont vous êtes membre ?
Le PAREN se porte bien. C’est le seul parti au Burkina qui a des idées claires ; il est petit en nombre de militants parce que le militantisme est purement clientéliste au Burkina et en Afrique, on est militants chez les plus offrants. Le PAREN n’a pas d’argent à donner mais plutôt des idées. Ce parti donne plus qu’il n’en faut aux Burkinabè parce que le développement (je répète mon mentor la politique le Professeur Laurent Bado) ce sont des idées. Si vous n’avez aucune idée claire vous ne faites pas de la politique, vous êtes un brigand en politique. Malheureusement l’analphabétisme étant, la pauvreté du plus grand nombre, l’opportunisme des intellectuels font que le projet de société du PAREN a du mal à se faire comprendre. Il y a combien de partis qui peuvent donner des conférences sur des idées originales ? Tous les partis, c’est votez-moi et ça s’arrête là ! Le PAREN est le seul parti qui a théorisé le développement endogène et émis des idées claires sur des reformes politiques.
En nous mettant la bride de cette démocratie artificielle superficielle où on dépense beaucoup d’argent pour zéro, nous avons eu le génie de concevoir un modèle démocratique qui nous fait passer les coûts des élections de 60 milliards à 5 milliards à travers le recours au suffrage universel indirect. Et personne ne peut attaquer ça ! Cette histoire de suffrage universel direct que tout le monde vote, c’est de l’escroquerie. Aujourd’hui le processus électoral fait peur à tout le monde qui y voit des affrontements, des tensions, la guerre.
Dès qu’on dit qu’il y’a des élections, c’est la peur parce que simplement il y a une forme de clientéliste qui fait que faire de de la politique aujourd’hui, au lieu que ce soit au service des idées c’est au service du ventre. Mais, le peuple est complice ! Comme l’a dit quelqu’un, si je mets des milliards dans une élection pourquoi voulez-vous que je vienne pour vous perdre ? C’est basique ! On n’a pas besoin d’aller à l’école pour le comprendre. Le peuple doit apprendre à discipliner les hommes politiques.
Par exemple j’ai dit au président, pour développer l’agriculture, Blaise avait développé le concept de 8000 villages 8000 forêts. Mais le PAREN dit 8000 villages, 8000 tracteurs. Comment voulez-vous intéresser les jeunes à l’agriculture si vous voulez que les gens aillent cultiver à la houe, à la machette, à la pioche ? Et ça c’est du possible à l’Etat. De ce point de vue, le PAREN se porte très bien. Avec le PAREN il y a pleine d’institutions farfelues qui disparaissent du paysage politique.
Finalement, est-ce que vous ne vous retrouvez pas dans le milieu politique, je veux parler de la majorité qui vous empêche de nous exprimer ?
Ah non, ça vous pouvez demander à nos camarades de la majorité. Notre identité, nous l’avons préservée. D’ailleurs nos camarades de la majorité nous aiment pour ça. Il ne faut pas oublier que le MPP aime le PAREN pour son originalité. Parce que nous, nous sommes légitimes à dire les choses par leurs noms. Mais les réformes ne peuvent pas s’opérer du jour au lendemain. Vous avez il y’a deux ou trois conseils des ministres, on est venu avec un projet de réforme de la vallée du Sourou. On a voulu changer le statut de la vallée du Sourou pour en faire une société d’économie mixte. Dans la constitution de capital, moi ministre du PAREN, dès qu’on a fait la situation, j’ai dit non, il faut mettre l’actionnariat populaire. L’idée a été applaudie par le président. Le président du Faso himself a dit : « bon, ces gars-là ils en parlent depuis, il faut effectivement qu’on prenne quand même cette affaire-là au sérieux ». Il a même trouvé une formule géniale en disant que c’est l’ensemble des rivières qui finissent par constituer un fleuve. Mais l’idée c’est quoi ? C’est la responsabilisation des citoyens. Cette idée, elle a été adoubée. Le président a instruit de reprendre la structure du capital et d’intégrer notre proposition, même si c’est à titre expérimental.
Au gouvernement, tout le monde vous dira que Sango est resté égal à lui-même. Je pense qu’avec du recul je suis fier que nous ayons participé à cette majorité au côté du président Roch qui, dont le seul défaut qu’on lui reconnaît, on dit qu’il est trop gentil. C’est un homme de consensus qui écoute, c’est un humaniste, c’est un homme calme. Ça c’est des éléments déterminants. Il décide à son rythme. Je pense qu’on n’aurait pas trouvé mieux en ce moment-là, dans ce contexte là où le pays faisait face à des agressivités incroyables de partout, je crois que son tempérament, sa personnalité a aidé à calmer les choses. Ce n’est pas par hasard que les syndicats sont devenus bouillants, parce qu’il y’a un environnement. Il écoute, il laisse parler, il laisse s’exprimer.
Nous, nous avons travaillé à davantage stabiliser notre pays. Nous ne serions pas là-bas, nous serions dans l’autre camp et chaque jour que Dieu fait, nous travaillerions à casser les ressorts. J’ai été personnellement un acteur de l’insurrection. Ceux qui sont en face, ils sont dans le déni de l’insurrection. Ils demandent que ce soit les institutions qui viennent leur demander pardon. Ils ont oublié ce qui s’est passé. Alors comment voulez-vous que les blessures qu’on ressent, et qu’on n’a même pas jugé.., Les enfants sont morts, il y a un carré des martyrs, quand on rentre là-bas on regarde…. On n’a pas encore réglé tout cela et déjà on commence à dire Blaise est un génie, Blaise était ça… Non, il y a quand même un problème. Je n’ai pas dit que Blaise est un monstre mais il a réussi le génie de casser le ressort moral.
Un peuple, si tu veux en faire un peuple sans ambition, sans fierté, enlève-lui les valeurs. Et Bado l’a dit : « il faut être idiot pour penser qu’en cinq ans on peut changer les habitudes et pratiques qu’on a héritées de plus de 27 ans ». Il faut du temps, il faut de la pédagogie. Il faut beaucoup de patriotisme.
Moi, je me dis, dans tous les cas il n’y a pas de compromis possible avec la corruption, ou bien vous luttez contre ou bien le peuple va vous chasser. Ça c’est clair et net. Je pense qu’au contraire de ce qu’ils ont dit, la corruption n’a pas atteint les limites de l’insupportable. Je n’ai pas dit qu’il n’y a pas de corruption. Si je dis ça, je suis un menteur. Mais on est encore dans des proportions acceptables. Mais le président sait que son mandat prochain, le peuple ne va pas lui donner le temps.
Quelles sont vos relations actuellement avec le professeur Laurent Bado votre mentor ? Il semble qu’il n’est pas toujours facile avec ses ministres ?
Le professeur me professeur me définit comme étant son héritier spirituel intellectuel et c’est avec beaucoup de fierté que j’essaie d’assumer cela. Il a eu l’intelligence et la sagesse de former des gens capables de porter loin son combat. Il s’est mis à côté. Nous on continue ce travail.
Est-ce pour cela qu’on vous a désigné tête de liste sur le plan national pour conduire la liste du parti aux législatives prochaines ?
En partie, oui ! Je pense que c’est un choix qui obéit à une certaine rationalité à partir du moment où lui-même n’est pas candidat. Le raisonnement c’était de dire que je suis la deuxième image forte connue du parti. Et ce n’est pas être gonflé de dire que j’ai parcouru tout le Burkina et que dans beaucoup de village du Burkina, en tout cas ceux qui sont les intellectuels et les fonctionnaires, ils savent que monsieur Sango existe et que monsieur Sango, il n’est pas né d’hier. Parce qu’un homme politique, c’est ce que tu as été qui fera de toi ce que tu es aujourd’hui.
Vous savez, si vous plantez un grain de maïs, ça ne peut pas donner du mil. En Afrique, on ne comprend pas toujours les vrais enjeux. Le peuple ne sait pas opérer le bon choix pour son intérêt. Donc, moi j’ai mon histoire, qui dure au moins sur 20 ans.
Vous me connaissez, je n’ai jamais été dans des compromis avec les valeurs cardinales auxquelles notre peuple croit. La démocratie : c’est pourquoi en 1978 qu’il y a eu un ballotage ; la liberté : c’est pourquoi en 1966 et en 2014 il y’a eu un soulèvement et une insurrection. Les gens ne connaissent pas l’histoire. La justice sociale : les deux insurrections, c’est cela. Donc ce sont des questions sur lesquelles moi je passe mon temps à travers des conférences pour sensibiliser et éduquer dans les pas de mon mentor. C’est une démarche logique, un processus normal. On ne peut se lever un matin et dire qu’on veut faire la politique. Ce n’est pas possible car la politique c’est une culture, c’est un processus. C’est-à-dire l’attachement à l’honnêteté, ça ne se décrète pas. L’humilité, ça ne peut pas se décréter.
Est-ce à dire que c’est sur ces valeurs-là que vous allez défendre vos idées pendant la campagne ?
Ah oui ! L’axe premier c’est le programme que j’ai proposé au PAREN qui l’a même adoubé, ce sont les valeurs. Je pense que ce qui nous fait défaut aujourd’hui, c’est le patriotisme. Lorsque vous devez prendre une décision, vous pensez d’abord à l’intérêt collectif avant de procéder ; quitte à ce vous-mêmes vous soyez défavorisé. C’est cela c’est l’essence de l’Etat. L’Etat a été conceptualisé pour préserver l’intérêt collectif au détriment de l’intérêt individuel. Il faut redonner à la politique ce qu’elle est. Sinon on peut tout faire, on peut donner tout l’argent du monde, tout l’or du monde, … Sankara nous a démontré qu’en quatre ans on peut réaliser beaucoup de choses avec peu de moyens. Donc ce sont éléments qui ont milité en faveur de sa présence sur la liste nationale. Mais il ne faut pas croire que c’est un exercice facile.
La nature du système électoral est faite de telle sorte que la liste nationale est alimentée par les listes provinciales. Il n’y a pas un bulletin de liste nationale. Avec le Professeur Bado nous allons nous battre et faire valoir notre programme qui est connu de tous. L’ambition pour nous est d’avoir au moins cinq députés à l’Assemblée nationale pour peser sur le travail parlementaire. Parce qu’avec des gens comme moi à l’Assemblée, vous pouvez vous rassurer que les lois vont être examinées à la loupe. Car, ma profession c’est d’abord la bonne connaissance du droit.
Déjà, nous avons pour un paquet de propositions de lois sur la table à l’Assemblée nationale que le professeur Bado, lui seul à l’assemblé nationale en 2002, avait proposé. Le délit d’apparence dont on parle aujourd’hui, la taxe sur les vélomoteurs, la régionalisation, ce sont des idées du PAREN. Donc nous en avons encore dans le pipeline.
Pendant que nous y sommes, c’est le moment du dépôt des candidatures. Votre candidat naturel j’allais dire, le président Roch Marc Christian KABORÉ, a déposé son dossier hier (mardi 29 septembre), qu’est-ce cela vous inspire ? Parce qu’il a dit que c’est un nouveau jalon qu’il vient de poser ?
Je pense qu’au (long silence) stade actuel du Burkina, en ma connaissance de l’écosystème des hommes politiques et des partis politiques le Burkina ne peut pas avoir meilleur dirigeant que le président Roch. Ses atouts principaux, c’est son attachement à la démocratie. On ne se rend pas compte : en 27 ans Blaise n’a jamais dialogué avec ses opposants. Jamais ! Si tu voyais Blaise dialoguer avec ses opposants, c’est que le pouvoir est dans la rue.
Sur les grandes réformes politiques, le président Roch a même dû faire des concessions sur des pressions sur lesquelles lui-même n’était pas d’accord ; mais il l’a fait au nom de la paix sociale. C’est déjà un homme de dialogue, un homme d’ouverture, un homme sensible à la critique parce que le président Roch n’a mis aucun journaliste en prison. Il n’a fait aucun procès à des syndicats qui l’ont malmené qui l’ont jugé.
Mais ce que les gens ne savent pas, moi j’ai conduit les états généraux de la justice. Je suis un concepteur du nouvel ordre judiciaire burkinabé. Face à ce que je considérais comme des dérives, j’avais pensé qu’on pouvait faire une halte pour voir un certain nombre de choses. Le président a dit non : « Sango vous l’avez fait au nom d’un objectif noble. On ne peut pas regarder le comportement des gens pour agir. Donnons le temps aux réformes de se consolider, de montrer leurs limites et les changements vont s’opérer ».
Regardez comment ce pays est attaqué depuis 2016 par ses propres fils, par des ennemis de l’extérieur. Mais c’est quelle absurdité ? Dans le secteur de la santé, ces 30 milliards par an pour la gratuité des soins médicaux ; après les médicaments disparaissent. On sait que ce n’est pas le président qui les faits disparaître. Mais je ne vais pas dire c’est qui. Les écoles sous paillote, jamais l’armée n’a eu autant de budget… Avant c’était une milice qui avait ça. Les infrastructures routières, souvent il y a le problème de la qualité mais déjà ce qu’il faut apprécier, c’est la détermination.
La première richesse d’un pays c’est la liberté. Aujourd’hui au Burkina, tu peux dire tout ce que tu veux, je ne dis pas que y’a pas de dérives mais ce n’est pas le pouvoir qui est derrière. Il y’a toujours des brebis galeuses, des gens zélés. L’essentiel est qu’il y ait une procédure judiciaire indépendante. La preuve est qu’il y a des activistes du pouvoir qui sont en prison alors que certains activistes qui critiquent le pouvoir tous les jours auraient ou être dans les mêmes conditions. On ne peut pas trouver mieux que ça.
Je pense que notre candidat s’il a les cinq ans qui viennent cela va lui permettre finalement, de tirer des leçons. Je pense qu’il y’a beaucoup de choses à améliorer telles que le renforcement des investissements dans divers secteurs et en particulier, je pense surtout au secteur de la culture et du tourisme. C’est avec un sentiment de joie, de fierté de voir que notre candidat a accepté de reconquérir le pouvoir.
Pensez-vous réellement qu’il sera élu au premier tour comme vous le prétendez dans votre camp ?
Il va être élu au premier tour.
Quels sont les éléments qui vous font dire cela ?
Non, moi je tire ça de l’analyse. Parce que je dis toujours qu’il y a le Burkina des villes où on parle dans les bars. Mais vous êtes un journaliste, prenez un car, allez dans les villages. Vous allez voir ce qui a été réalisé, c’est une transformation. La petite élite qui est en ville, quel que soit vous allez leur donner ça ne va pas suffire. Parce qu’elle est occidentalisée, elle est dans des perfectives qui n’ont rien à voir avec les réalités de ce pays.
Et puis le président à un bilan. Jusque-là, l’opposition ne fait que des attaques gestionnelles, je ne vois pas de programme particulier. L’opposition est allée signer un accord pour s’entendre sur un deuxième tour au lieu de signer pour qu’il n’y ait pas de deuxième tour. Voilà ça veut dire qu’eux-mêmes ils sont convaincus qu’au moins parmi les deux premiers, notre candidat sera là. Ce sont autant d’éléments qui nous poussent à croire qu’il va passer au premier tour.
Que dites-vous pour conclure cet entretien ?
Je vais appeler les Burkinabé à beaucoup plus d’unité ; nous devons nous critiquer, mais nous devons tous travailler à préserver l’intérêt public. J’aime dire que c’est parce qu’il y a un pays qui existe que toi tu peux être un dirigeant, que toi tu peux être de la société civile. Il ne faut pas qu’on croit que nous nous sommes à l’abri des drames que traversent certains pays. Non, ce sont les comportements irresponsables dans certains pays qui les conduisent toujours à ces situations déplorables. Nos aînés ont préservé une relative stabilité, je pense que nous devons, si nous nous donnons la main, le Burkina peut réussir de grandes et belles choses.
Interview réalisée par Mountamou KANI et Dao Sourô