Afrique libre : Rawlings et Sankara sont deux modèles

Jerry Rawlings, l’une des figures politiques les plus marquantes du continent africain, est mort, jeudi 12 novembre, à l’âge de 73 ans, « des suites d’une courte maladie », selon un communiqué de la présidence ghanéenne. Il aura, en deux décennies au pouvoir, marqué l’histoire tourmentée du Ghana de manière paradoxale : l’ex putschiste a rétabli les libertés démocratiques, l’ami de Fidel Castro et de Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabè a élevé son pays au statut de meilleur élève africain du Fonds monétaire international (FMI).

En effet, a l’annonce de sa disparition plusieurs chefs d’État et aussi des chefs de partis politiques ont tenu à lui rendre hommage. Aussi, le président de l’Union pour la renaissance parti/sankariste en tant que parti sankariste, a jugé utile aussi de lui rendre un hommage mérité.

En termes de convergence idéologique, mais plus encore à travers la personnalité de leurs deux chefs d’Etat, Rawlings et Sankara donnaient l’impression d’être sortis du même moule : celui de la conscience dénonciatrice et revendicatrice. Depuis la discipline militaire jusqu’à la conception du bien public et sa gestion, en passant par la lutte contre les injustices sociales. L’un et l’autre poussent alors leurs pays respectifs sur le terrain des grands travaux, sans pour autant renoncer à leur engagement personnel sur la scène internationale.

Ils entretiennent leurs relations jusqu’à la mort brutale de Thomas Sankara, un 15 octobre 1987. Rawlings condamne fermement le coup d’Etat qui a emporté son fidèle ami. Les relations entre Ouagadougou et Accra prennent une douche froide. Ce n’est qu’au début des années 2000 que le président Rawlings va se rapprocher du Burkina.

Odom Yanogo/stagiaire