Un marabout a été condamné à 02 ans de prison dont 01 an ferme, un an avec sursis et une amende de 2 000.000 F.CFA pour avoir menacé de mort une femme et ses enfants. Les faits se sont déroulés en fin décembre 2020, dans la ville de Sya.
Il ressort que Monsieur S, un marabout est prévenu pour des faits de menaces sous conditions. En effet, Monsieur S et dame Z sont voisins de quartier. Dans leurs relations de voisinage, dame Z fait comprendre à Monsieur S qu’elle souffre d’un mal. Marabout de profession, Monsieur S lui propose alors un remède qui lui permettrait de recouvrir la santé. Un médicament traditionnel qu’elle doit utiliser dans un canari. Au départ, le marabout fait comprendre à la dame que le médicament est gratuit et qu’il veut la soigner à cause de Dieu. La dame accepte la proposition et utilise le médicament. Après quelques jours, le marabout revient vers dame Z pour lui signifier que la facture du médicament s’élève à 150.000 FCFA. Etonnée, la dame rappelle alors au marabout qu’il lui avait offert le médicament à titre gracieux. Devant le juge dame Z déclare « Le marabout m’a proposé d’entretenir des relations sexuelles avec lui en contrepartie du médicament et j’ai refusé. C’est là qu’il m’a dit que le médicament n’est plus gratuit. Lorsque j’ai refusé de lui payer la somme, il a menacé mes enfants et moi de mort ». A la question du juge de savoir si dame Z a pris de l’argent avec Monsieur S pour qu’ils entretiennent des relations sexuelles, elle répond par la négative. Le fait que dame Z ait refusé de payer ladite somme, Monsieur S a proféré des menaces de mort par magie à son encontre et à ses enfants. La dame se sentant en danger, a donc déposé une plainte à la gendarmerie contre lui. Quand la gendarmerie a appelé Monsieur S au téléphone ce dernier a refusé de répondre à la convocation et il a même fait des menaces lors de la conversation téléphonique avec le commandant de la gendarmerie. C’est ainsi que les gendarmes sont allés le chercher à son domicile. Après son audition par la gendarmerie, le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Bobo a été saisi du dossier. A la barre le mardi 23 mars 2021, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Le tribunal l’a condamné pour menaces sous conditions conformément à l’article 521 du code pénal burkinabè.
Ben Alassane DAO