O.
O.D, a comparu devant le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, le vendredi 13 juin 2025. Il est poursuivi pour des faits de traite de personnes, en l’occurrence des mineurs.
Le nommé O. D est né en 2002, cultivateur de profession. Le 24 avril 2025, il a été arrêté à Bobo-Dioulasso en compagnie de huit enfants, au moment où il tentait de rejoindre la République du Mali, pays voisin. L’âge des enfants est compris entre 12 et 19 ans. Interrogé par les enquêteurs, il fait savoir qu’il a recruté les enfants pour les convoyer au Mali aux fins d’exploitation sur le site aurifère de son patron. Déféré devant le Parquet du tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso, il sera déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo pour des faits de traite de personnes, conformément à l’article 511-2 du code pénal qui dit ceci : «Est constitutif de l’infraction de traite de personnes, le recrutement, le transport, le transfert ou l’accueil d’un mineur aux fins d’exploitation». L’article 51-4 fixe les peines de la même infraction de 5 à 10 ans de prison et une amende de 1 million à 5 millions de FCFA. À la barre, le prévenu reconnaît les faits. « J’ai recruté ces enfants au nombre de huit au compte de mon patron qui travaille sur un site aurifère au Mali. C’est lui qui m’a commissionné « , précise-t-il. Le Président du tribunal lui pose la question de savoir s’il a obtenu l’autorisation parentale ? Il répond par la négative. » Ce sont les enfants eux-mêmes qui ont exprimé leur volonté de rejoindre le site d’orpaillage « , fait-il savoir. «Et si quelque chose arrivait aux enfants ? » Demande encore le juge. « Ça allait être de ma faute », répond-il. Le Procureur interroge le prévenu de savoir pour qui les enfants allaient travailler au Mali ? « Pour mon patron », dit-il. Le Procureur demande ce qu’il gagne dans cette pratique. « Rien du tout, monsieur le Procureur ». À la fin des débats, le Parquet a estimé que les faits sont constitués. Il a requis contre O. D la peine d’emprisonnement de 5 ans et une amende de 500.000F CFA, le tout assorti de sursis. Le tribunal l’a déclaré coupable. Il l’a condamné à 5 ans de prison et une amende de 1 million F CFA, le tout avec sursis.
Ben Alassane DAO
