Au palais de justice : Un gendarme et un agent de sécurité à la barre

Le parquet a requis un an de prison avec sursis et une amende d’un million de francs ferme contre un agent de sécurité privée que nous nommons N.B, pour coups et blessures sur un gendarme.  Quant à la victime, elle réclame la somme de 746.000 F CFA représentant les frais médicaux et 5.000.000 F CFA au titre des dommages et intérêts.

Les faits se sont déroulés le 29 septembre aux environs de 23 heures dans un maquis de Bobo-Dioulasso. Ce jour là, N.B était assis dans le maquis accompagné de ses amis. Pendant ce temps, s’y trouvait aussi gendarme. C’est ainsi qu’un ami connaissant bien le gendarme l’a appelé de venir saluer son collègue N.B. Arrivé, le gendarme se présente à N.B, suivant les règles de la gendarmerie. A son tour, N.B se présente, mais le gendarme doute du statut de gendarme de N.B car il trouve que la présentation n’a pas suivi son cours normal. Du coup, le gendarme prend l’engagement d’appeler les éléments de patrouille nocturne afin de venir l’identifier.

Suite à cela N.B a voulu insister pour que le gendarme ne fasse pas venir les éléments de gendarmerie pour l’identification. C’est dans ces discussions qu’une altercation a eu lieu entre N.B et le gendarme. C’est au cours de l’altercation que le pied droit du gendarme a  été fracturé. En réalité, N.B est un ancien gendarme. Il a intégré la gendarmerie nationale en 1999, mais en 2004 il a rendu sa démission pour convenance personnelle.

A la barre, il reconnaît partiellement les faits qui lui sont reprochés. L’avocat du prévenu a évoqué la légitime défense pour convaincre le tribunal à relaxer son client. «Mon client était en danger car il était menacé, c’est pourquoi il a utilisé des moyens proportionnels à la menace pour se défendre », a-t-il plaidé en faveur de son  client. Le parquet a qualifié les faits de coup et blessures volontaires. Et il demande au tribunal de maintenir N.B dans les liens de la prévention et de le condamner à une peine d’emprisonnement d’un an assortie du sursis et une amende d’un million de francs ferme. Le délibéré est attendu le 10 décembre 2021.

Ben Alassane DAO