Autant le dire… Assez de ces acrobates et cortèges qui polluent la circulation

S’il y a des comportements, ni civiques ni citoyens, qui rendent la vie désagréable dans la cité de Sya, ce sont ces acrobates insouciants et autres cortèges anarchiques dans la circulation. Agacé par les agissements de certains de ses administrés, le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Bobo-Dioulasso, Laurent K Kontogom, dans un communiqué publié sur la page Facebook de la mairie le 30 août 2024, met en garde ceux qui s’adonnent à des acrobaties en circulation. Et qui « mettant en danger leurs vies ainsi que celles des piétons, riverains et autres usagers de la route », s’indigne le patron de la ville de Bobo. Aussi, rappelle-t-il que de telles pratiques sont interdites et punies par les textes en vigueur. Par conséquent, il « met en demeure les auteurs des acrobaties, cascades et excès de vitesse à mettre fin à ces pratiques, faute de quoi ils seront traités avec fermeté sans préjudice des poursuites judiciaires encourues ».
Dans la même veine, il faut rappeler aussi aux conducteurs de tricycles que cela est valable pour eux également. Car, ce n’est un secret pour personne que ceux-ci constituent un véritable danger dans la circulation du fait de leurs comportements peu orthodoxes. Eux, qui donnent l’impression d’être permanemment sous effets de stupéfiants et qui sont nombreux à se foutre du code de la route. Créant ainsi une indiscipline indescriptible dans la circulation.
Sans oublier ces nombreux cortèges de mariage qui font feu de tout bois dans les artères de la ville, notamment les jeudis et samedis ou encore les dimanches. En effet, dans l’euphorie de la fête, les participants à ces cortèges se croient tout permis. Convaincus qu’ils sont, d’avoir la priorité sur tout et sur tous en circulation. Malheureusement, à ces moments d’allégresse surviennent parfois des accidents. Des accidents qui impliquent plusieurs personnes et causent de nombreux blessés, parfois des décès. Pourtant, le cortège nuptial qui accompagne les mariés est encadré par des textes, notamment la loi N°022/97/AN du 21 octobre 1997 relative à la liberté de manifestation sur la voie publique. Elle dispose en son article 10 que : « Tout cortège, défilé, rassemblement de personnes et, d’une façon générale, toute manifestation sur la voie publique et dans les lieux publics sont soumis à une déclaration préalable adressée au chef de la circonscription administrative ou de la collectivité locale du lieu concerné dans les autres cas ». Cette déclaration doit être faite 72 heures ouvrables avant la tenue de la manifestation. Il faut préciser que les acrobaties sur la voie publique, y compris dans les cortèges de mariage, sont interdites par la loi. Tout contrevenant s’expose à une amende de 500 000 FCFA à 1 000 000 FCFA et/ou de peines d’emprisonnement de 2 à 5 ans. Du reste, il ne sert à rien de gâcher une fête nuptiale en endeuillant son cortège par son comportement irresponsable en circulation.
Comparaison n’est pas raison ! Mais, le Président de la délégation spéciale du District de Bamako (Mali), lui aussi a décidé de s’attaquer aux cas des cortèges de mariage. Ainsi, par un communiqué en date du 29 août dernier, il a rappelé à ses administrés que «les célébrations de mariage sont des événements privés». Aussi, elles « ne doivent en aucune façon constituer des entraves à la liberté de circuler et à la tranquillité des autres citoyens», a-t-il souligné. Dans le souci de limiter la casse, « les cortèges de mariage sont désormais limités à 6 véhicules». Ainsi en ont décidé les autorités communales de Bamako. A méditer !
Aly KONATE
alykonat@yahoo.fr