Autant le dire…: Communauté musulmane, quelle pitoyable image !

Ce n’est certainement pas pour jeter l’anathème sur toute une communauté, mais sur quelques individus qui, au nom de leurs propres intérêts et par des comportements irresponsables discréditent cette communauté musulmane qui ne compte pas que des bagarreurs. On a vu venir ; on a prévenu. Malgré tout, ils ont tout fait pour faire ça : cette bagarre qui ternit, une fois de plus, l’image de la communauté musulmane. Il n’est pas question ici de donner raison à qui que ce soit. Mais de poser la simple question de savoir s’il était opportun qu’on en arrive à une telle situation. Surtout en cette période de mois de carême musulman ; mois de pénitence, de pardon, de solidarité, de partage, de fraternité et de vivre-ensemble. Malheureusement, c’est ce même mois qu’ils ont choisi pour étaler (encore) sur la place publique leur linge sale.

Savent-ils vraiment ce que veut dire une communauté ? Pour être simple, on pourra leur conseiller qu’une communauté est une réunion ou une association de personnes morales ou physiques ayant des buts ou des intérêts communs. De la communauté, Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland (1928) écrivait : … « nous travaillâmes désormais ensemble, avec un accord et une communauté de jugement qu’il est rare de trouver entre deux hommes ». Malheureusement, du côté de certains responsables de la communauté musulmane du Burkina, on se croirait dans le système des Saint-Simoniens qui estime que la communauté est une violation manifeste de la première de toutes les lois morales qu’ils ont reçu mission d’enseigner, et qui veut qu’à l’avenir chacun soit placé selon sa capacité et rétribué selon ses œuvres. C’est bien dommage pour des individus qui devaient donner une bonne image de leur communauté. Surtout en cette période de tournant décisif pour notre pays où, sur toutes les lèvres et dans tous les discours, il est question de réconciliation, de tolérance, de pardon et de vivre-ensemble.

S’il n’y a pas de solution durable à cette crise qui n’a que trop duré, que le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation prenne ses responsabilités. S’il y a deux tendances farouchement opposées dans cette communauté au point qu’elles ne peuvent plus s’associer alors qu’on donne quitus à chacune de s’organiser sans interférer dans l’autre. On ne peut pas comprendre que dans une même communauté, où par principe les membres partagent les mêmes valeurs, on en arrive à des situations de ce genre !

Du reste, s’il s’agit d’individus bien identifiés, que la communauté dans son ensemble prenne ses responsabilités. Car, tout compte fait, c’est son image à l’intérieur comme à l’extérieur du pays qui est en jeu. A moins que tout le monde soit résigné à dire que chacun prenne effectivement ses responsabilités afin d’être rétribué en fonction de ses capacités comme c’est le cas chez les Saint-Simoniens. Ce qui donnera la latitude à l’autorité de mettre fin à toute organisation au sein de cette communauté qui ne manque pas d’élites et de personnes-ressources suffisamment responsables pour fédérer tout le monde. C’est tout de même difficile à comprendre !

Dabaoué Audrianne KANI

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