Autant le dire… : De l’occupation territoriale à l’unité, les défis de l’armée burkinabè

C’est peu de dire que depuis un certain temps (même sous le régime de Roch Marc Christian Kaboré en passant par celui de Paul-Henri Sandaogo Damiba) la réorganisation de l’armée burkinabé a toujours été au centre des préoccupations. Le président Capitaine Ibrahim Traoré n’a donc rien inventé. Il a juste apporté sa touche particulière car, d’un régime à un autre, la stratégie peut ne pas être la même. Du reste, du fait que les groupes armés terroristes changent régulièrement de stratégie, il faut sans aucun doute adapter la stratégie. C’est certainement ce qui a amené le Capitaine Traoré et la hiérarchie militaire à adopter ce schéma qui a consisté à créer, en plus de celles qui existaient, d’autres régions militaires, des régions de gendarmerie et des Brigades d’intervention rapide. Bref, l’essentiel est que tout cela soit suffisamment efficace pour venir à bout de l’hydre terroriste et rétablir la sécurité et la paix pour les Burkinabè.

Aussi, en plus de l’occupation spatiale du territoire, le président Capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes doivent travailler à faire accompagner leur stratégie par la cohésion et l’unité au sein de toutes les forces combattantes. Autrement, il sera question de mobiliser toutes les Forces de défense et de sécurité, accompagnées par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et tous les Burkinabè pour en faire une seule musique combattante. C’est désormais l’urgence sur laquelle les autorités militaires doivent travailler. Une autre urgence, ce sont les hommes et les moyens matériels de qualité qu’il faut pour pourvoir toutes ces unités militaires. Car, rien ne sert de créer des régions militaires, des Brigades d’intervention rapide et des régions de gendarmerie qui n’ont pas de moyens pour remplir convenablement leurs missions. Une autre urgence et non la moindre, c’est la célérité dans le traitement des dossiers. Autrement, tout étant urgent, il faut impérativement alléger les démarches administratives (jusqu’à présent assez lourdes) afin de permettre aux unités d’intervenir rapidement comme le recommande le contexte et comme l’indiquent d’ailleurs leurs noms.

Mais, qu’on le tienne pour dit ! Toute cette réorganisation et toutes ces stratégies militaires et sécuritaires qui sont en train d’être mises en place ne peuvent en aucun cas venir à bout du terrorisme et mettre fin à l’insécurité si l’ensemble des Burkinabè eux-mêmes ne s’impliquent pas dans la lutte. Aussi, dans un premier temps, il faut que les Burkinabè apaisent leurs cœurs, fraternisent et se solidarisent davantage. Dans un second temps, chacun en ce qui le concerne doit jouer le rôle qui est le sien. Car, il est connu de tous qu’aucune arme, aussi puissance et redoutable soit-elle, ne peut venir à bout du terrorisme. C’est donc la conjugaison des efforts des uns et des autres (en plus de ceux des forces combattantes) qui nous permettront tous ensemble de sortir victorieux de cette guerre qui nous a été imposée et qui dure malheureusement depuis maintenant plus de sept ans.

Dabaoué Audrianne KANI