Pendant 48 heures, Roch Marc Christian Kaboré, en vertu de ses pouvoirs de ministres de la Défense, chef suprême des armées, a échangé avec le commandement militaire, les officiers, les sous-officiers et les militaires du rang. Avec pour objectif (même s’il n’a pas été officiellement dit) de faire le diagnostic véritable des maux qui font le dysfonctionnement dans la grande muette et d’y apporter le remède qui sied. A cet effet, on ose croire que le ministre de la Défense Roch Marc Christian Kaboré et son ministre délégué ont pris le problème par le bon bout.
Car en effet, s’il y a dysfonctionnement dans l’armée, c’est entre les trois compartiments essentiels qui font l’armée. D’abord la hiérarchie militaire qui a la responsabilité de faire en sorte que toute l’institution fonctionne normalement. Si elle n’arrive pas à instaurer une certaine discipline, c’est qu’elle a failli. On ose croire que Roch Marc Christian Kaboré a réussi à mettre le doigt sur le vrai problème. Une hiérarchie militaire n’est efficace que lorsqu’elle connait, maitrise et résout les problèmes de tous ceux qui sont sous sa coupe.
Ensuite les officiers et les sous-officiers. Ceux-là même qui sont en contact direct avec les éléments sur le terrain et qui sont sensés leur donner les instructions nécessaires à la réussite de leur mission. Si à ce niveau (qui constitue en quelque sorte la courroie de transmission) il y a problème, c’est que toute la chaine de l’institution militaire est grippée. Les décisions de la hiérarchie ne parvenant pas à la base, il reste entendu que celle-ci ne sera pas efficace.
Enfin, si dans les deux niveaux supérieurs il y a effectivement des problèmes, il est tout à fait normal que les opérations sur le terrain en prennent un grand coup. Et c’est malheureusement cette impression que tout le monde a de notre armée au regard de la manière dont certaines opérations sont menées sans résultats véritables. Car si les consignes sont bien claires et suivies d’actions concrètes, les résultats sont palpables. Mais dès qu’il y a manque de coordination, cela se ressent sur la volonté et l’engagement des hommes et par ricochet sur les résultats qu’ils doivent engranger.
On peut donc croire qu’après ces rencontres plus ou moins fermées, toutes les équivoques ont été levées et que désormais, la force de frappe de notre armée va monter très rapidement en puissance. C’est ce que les Burkinabé attendent de leur armée. Puisque c’est ce qui semble avoir manqué depuis le début des attaques terroristes et qui a donné l’impression que les terroristes sont mieux armés, mieux formés et donc plus puissants que toute notre armée.
Roch et son ministre délégué ont donc pris la vraie mesure de la situation. Ils savent mieux que quiconque ce qui les attend. Les Burkinabé ne voudraient plus sortir dans les rues pour manifester leur mécontentement. Pour cela, ils sont prêts à les accompagner et à faire en sorte qu’ils réussissent leur mission. Car, tout compte fait, la lutte contre le terrorisme, c’est l’affaire de tous.
Dabaoué Audrianne KANI