Il y a deux années en arrière, lorsque les autorités au pouvoir ont décidé de rompre certains partenariats et pris des options inhabituelles en matière de gouvernance, de nombreux observateurs avaient prédit l’effondrement de l’économie et même du Burkina dans les toutes prochaines années. Trois années après, les salaires des fonctionnaires burkinabè sont régulièrement payés. L’Etat fait face à ses obligations régaliennes. De nombreux projets de développement sont lancés. Des infrastructures socio-économiques sont en construction à travers le pays.
La lutte contre le terrorisme a gagné en intensité et les groupes armés terroristes ne sont plus maitres du jeu même si des attaques sont toujours signalées dans certaines zones, notamment au Nord, à l’Est et au Sahel. Ce qui est sûr, c’est que le groupes armés terroristes croisent en face d’eux des forces combattantes mobilisées et engagées à défendre par tous les moyens leur pays et sécuriser leurs populations.
Le Burkina Faso auquel on ne croyait pas est toujours débout avec un peuple plus que jamais engagé à tracer lui-même son chemin et à assumer pleinement son destin sur tous les plans. Les Burkinabè ont compris qu’ils devaient s’organiser eux-mêmes pour lutter contre le terrorisme car aucun pays, aussi puissant soit-il, n’est en réalité prêt à exposer ses enfants dans un combat dont les ramifications sont presque partout. Aussi, se sont-ils mobilisés à travers le Fonds de soutien patriotique pour financer l’achat des équipements militaires et prendre en charge les primes des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Sur le plan économique, les opérateurs économiques ont compris que le temps est venu pour eux de démonter leur amour pour leur pays. Ils l’ont si bien compris que des initiatives ont été développées pour investir dans le domaine de l’industrie afin de transformer sur place ce que nous produisons et créer ainsi de la valeur ajoutée. C’est ainsi qu’on assiste depuis un certain moment à la pose des premières pierres de plusieurs unités industrielles à travers le pays.
Les Burkinabè ont aussi compris que l’option politique souverainiste adoptée par les autorités au pouvoir passe par l’autosuffisance alimentaire. Il est d’ailleurs incompréhensible qu’un pays essentiellement agricole peine à nourrir ses populations. Aussi, se sont-ils mobilisés et ont investi les champs pour produire davantage pour ne plus tendre la main à qui que ce soit pour subvenir à leurs besoins en matière d’alimentation. La campagne agricole en cours en est la preuve car, un peu partout à travers le pays, les champs se dressent merveilleusement en attendant les récoltes.
L’année 2024 a connu une croissance économique de 5%. Qui l’aurait cru dans un pays en guerre dont de nombreuses populations avaient été chassées de leurs terres ? Qui l’aurait cru dans un pays où la peur s’était emparée des populations à tel point que certaines ont dû fuir pour se réfugier, les uns dans les grandes villes et les autres à l’extérieur du pays ? Même si les choix politiques et économiques actuelles sont discutables (comme tous choix), il faut admettre qu’ils responsabilisent davantage les Burkinabè face à leur avenir. C’est l’un des meilleurs chemins pour un développement réellement endogène.
Dabaoué Audrianne KANI
