Banfora : 48 mois de prison requis contre un gendarme

L’audience du tribunal de grande instance de Banfora était particulièrement animée ce mardi 29 juin. Des procès et non des moindres étaient au rôle. Dont celui d’un gendarme. Voici les faits venus de la barre.

Le Maréchal de logis chef (MDL-Chef) avait en charge une enquête portant sur des vols de téléphones portables d’une valeur de 1 400 000 FCFA et de l’argent liquide d’un montant de 400 000 FCFA. Mais sa présence à la barre porte sur la somme de 150 000 FCFA qu’il aurait prise avec l’un des mis en cause et une autre de 200 000 avec la famille du même mis en cause.

Gardé pendant 21 jours à la brigade, le premier suspect surprendra une conversation entre le MDL-Chef et un certain Wang, suspecté mais en fuite à Ouagadougou. Le contenu de la discussion au téléphone était de verser la somme de 150 000 FCFA pour qu’on « gère » son cas. Devant le juge d’instruction, le premier suspect va souffler au juge que le gendarme a pris la somme de 150 000 FCFA avec Wang pour « gérer » l’affaire.

Le juge entre en contact avec la hiérarchie du Pandore. Interpellé par celle-ci, le gendarme ne nie pas, mis a donné les mêmes raisons que celles qu’il a développées à la barre. Pour le pandore, c’était sa manière à lui d’appâter le suspect. Et le procureur d’insister : « Les 150 000 FCFA représentaient quoi ?». « C’était une avance pour le remboursement des téléphones volés par WENG » a répondu l’accusé. Et le procureur d’interroger à nouveau : « comment peut-on payer une dette dont on ne connait pas le montant ? ».

Déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso, le pandore qui bénéficie de la préférence juridictionnelle en sa qualité d’officier de police judiciaire a été jugé ce mardi à Banfora pour des faits d’escroquerie.

Pour Maître Amédée Yéré, son conseil, l’enquêteur peut user de plusieurs méthodes pour la manifestation de la vérité. « Il n’y a pas de orthodoxe », s’est-il exclamé avant d’ajouter que « qu’en la matière, l’enquêteur peut même pénétrer un gang ». Aussi, estime-t-il qu’il n’y a pas « d’intention coupable » de son client.

Maître Yéré est allé plus loin, accusant le dénonciateur de vengeance avec de révéler que celui-ci a été emprisonné à l’âge de 17 ans pour vol. Aussi a-t-il plaidé pour la relaxe pure et simple de son client. Quant à l’accusé, il demandé la clémence du parquet après lui avoir présenté ses excuses pour tous les manquements qui auraient pu avoir lieu pendant cette procédure car dit-il « j’étais animé d’une intention de bien faire ». Le verdict sera connu le 13 juillet prochain.

Ben Douma

Banfora