Bobo-Dioulasso: ces premières inondations qui nous préviennent

La toute première grosse pluie de l’année, tombée ce 9 juin 2024 sur la ville de Bobo-Dioulasso, n’a pas fait que des heureux. Du camp militaire à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB2) en passant par le Trésor et certains quartiers, l’eau a dicté sa loi. Pendant longtemps, certaines rues étaient impraticables. Notamment au centre-ville. Dans la matinée de ce lundi 10 juin 2024, on pouvait encore observer des tas d’ordures, de cailloux ou de pavés arrachés dans les rues autour de la place de l’Indépendance. Ainsi, ceux qui ne croyaient pas aux prévisions météorologiques et aux conseils de l’autorité communale qui annonçaient d’éventuelles inondations en cette saison des pluies, ont maintenant eu la preuve. Nous sommes bien prévenus. Par conséquent, nous devons prendre dès à présent toutes les précautions si nous ne voulons pas vivre des situations beaucoup plus graves.
Disons-le tout net. Ces inondations précoces ou à venir ne sont rien d’autres que les conséquences de nos actes au quotidien. Quand des populations décident de jeter les ordures partout, ça ne peut que donner ce qu’on a vécu. Quand des populations refusent de curer les caniveaux ou les bassins de rétention d’eau construits pour freiner la puissance de l’eau, ça donne ça. Malheureusement, le plus fréquent, ce ne sont pas ceux qui sont à l’origine des inondations qui en sont les victimes. Mais de pauvres et innocents habitants dont certains sont abonnés aux services d’enlèvement des ordures. Les inondations sont des phénomènes liés à la pluviométrie et qui peuvent subvenir à n’importe quel moment et dans n’importe quel pays. Mais, c’est quand elles sont provoquées par les populations elles-mêmes que cela est inconcevable.
Les actions de lutte contre l’insalubrité et pour l’assainissement et le drainage des eaux pluviales ont toujours été au centre des préoccupations des maires et des présidents de délégation spéciale qui se sont succédés à la tête de la commune de Bobo-Dioulasso. D’Alfred Sanou en 1995 à Laurent Kontogom, l’actuel Président de la délégation spéciale, en passant par Célestion Boyo Koussoubé, Salia Sanou, Jérémie Kouka Ouédraogo, Bourahima Sanou, Adama Bidiga, chacun a travaillé autant qu’il le pouvait pour assainir cette ville et éviter au maximum les inondations et les maladies liées à l’insalubrité.
Il y a quelques semaines, le Président de la délégation spéciale, Laurent Kontogom, prévenait des risques d’inondations et de recrudescence de certaines maladies liées à l’insalubrité telles le paludisme et la dengue. Il invitait les populations au curage des caniveaux et à rendre leur cadre de vie propre. C’est l’occasion de rappeler que les inondations, le paludisme et la dengue sont encore devant nous si dès à présent nous ne prenons pas en compte les mesures qui nous été conseillées.
Ces conseils et mesures sont valables pour l’ensemble des Burkinabè sur toute l’étendue du territoire national. Car, ce qui est arrivé à Bobo-Dioulasso peut arriver à n’importe endroit du pays. Vaut mieux donc prévenir que guérir, pendant qu’il est encore temps.
Dabaoué Audrianne KANI