Vu le retard d’exécution des travaux du 11 décembre dernier dans les Cascades, des leaders de la région avaient initié une pétition pour le report des festivités à 2021. Chose qui n’a pas abouti. Au nom desdits leaders, Pr Abdoulaye Soma a animé une conférence de presse le 14 décembre 2020 à Ouagadougou pour dénoncer le bâclage de cette célébration à Banfora.
Pr Abdoulaye Soma relève que les objectifs de l’organisation tournante des festivités de l’indépendance en vue de doter les régions d’infrastructures pour leur développement n’ont pas été atteints dans la région des Cascades. Le conférencier du jour estime que le gouvernement semble avoir décidé d’organiser un véritable sabotage dans ladite région. Il en veut pour preuve le bâclage des infrastructures prévues et réalisées qui frise le mépris de la zone et de ses habitants. A l’en croire, certaines infrastructures traditionnellement emblématiques de la célébration telles que l’auberge du 11 décembre et la maison de l’appelé n’ont pas été réalisées. Il en va de même de la mauvaise qualité des bitumes et goudrons effectués. Pour ce qui est du volet festivités de cohésion sociale, Abdoulaye Soma affirme que « pour la région des Cascades et Banfora, notre tradition de cohésion sociale a été bafouée. On sait que les trois ethnies considérées comme autochtones et fondatrices sont les Gouin, les Karaboro et les Turka, mais les Turka ni les Senoufos n’ont pas eu le privilège de défiler. Nous nous désolidarisons de cette discrimination et de cette exclusion qui ne fait que fragiliser la cohésion nationale et régionale ». Puis d’ajouter : « le gouvernement n’a même pas daigné recevoir les leaders de la région pour les entendre et discuter sur le bien-fondé de leur demande. Le président du Faso ne s’est prononcé sur le sujet que lors d’un de ses meetings dans la région devant ses militants. Même les chefs coutumiers et traditionnels représentatifs de la région entre autres le chef de canton de Banfora, n’ont ni été associés ni invités aux célébrations d’après leurs témoignages. Ce qui s’est passé à Banfora n’est autre qu’un scandale indigne de notre Nation». Il appelle le gouvernement à avoir plus d’égards et les mêmes égards pour les différentes localités et communautés qui composent le Burkina Faso. Car dit-il, « il faut être plus ouvert aux échanges avec les gouvernés qui ne contestent pas les autorités de la République, mais ne demandent qu’à contribuer au renforcement de la bonne gestion du pays ».
Aïcha TRAORE