Il ne se passe de jour sans qu’on ne déplore un problème lié à la circulation routière dans la ville de Bobo-Dioulasso. Avec un corollaire d’accidents plus ou moins graves. Tous s’en plaignent. Mais quelles en sont les causes et quel est l’état des lieux en matière de solutions pour y faire face? Le commissariat central de police joue sa partition. Reportage dans ses locaux et sur le terrain.
Ce n’est certes pas encore des embouteillages monstres comme on en déplore dans certaines villes africaines, mais Bobo-Dioulasso a ses heures de pointe et ses axes problématiques en matière de circulation routière. Si certaines voies majeures telles le prolongement de la nationale 1 jusqu’à la place de la Femme s’illustrent en la matière en début et en fin de journée, mobilisant de ce fait presque sans discontinu des Volontaires adjoints de sécurité (VADS) à côté des forces de police nationale et municipale, d’autres trajets moins élargis mais non moins populaires et fortement empruntés connaissent les mêmes difficultés. La circulation est loin d’être fluide et occasionne des accrochages entre usagers de la voie publique.
Ces »palabres » suite à des accidents étant essentiellement dus à la méconnaissance ou au non respect des règles de circulation. Le Lieutenant de Police Adama Ouoba en charge de la voie publique au commissariat central de police de Bobo-Dioulasso cite entre autres facteurs explicatifs des difficultés de circulation, la densité actuelle de la population bobolaise qui n’a pas cessé de croître ces cinq dernières années, »coinçant davantage la circulation routière » dans la deuxième ville du Burkina.
Insuffisance ou manque de marquages
Cette réalité se vérifie entre 7h et 9h dans les quartiers populaires comme Kua (secteur 24) et à titre d’exemple au croisement de la nationale 1 et l’avenue Nelson Mandela. A cela s’ajoute le non respect des normes de circulation par des conducteurs d’engins à deux ou trois roues qui ne sont pas suffisamment outillés en matière de circulation routière. La voirie étant un autre aspect du problème: vétusté de certaines voies fortement empruntées, insuffisance ou manque de marquages sur d’autres voies, ce qui complique davantage la gestion de la circulation. L’action de la police nationale pour y pallier est essentiellement préventive, visant à anticiper sur la commission des infractions. Plusieurs équipes commises à cette tâche occupent ainsi différents axes de la ville pour suppléer aux manques de feux tricolores ou à leur dysfonctionnement le cas échéant. Le résultat sur le terrain a ses points de satisfaction. L’actuel Commissaire Central de Police de Bobo, le Commissaire Principal de police Karim DAO s’en félicite particulièrement concernant la période critique de fin d’année.
Zéro mort entre le 31 décembre 2020 et le 1er janvier 2021
Entre le 31 décembre 2020 et le 1er janvier 2021, aucun accident mortel n’a été signalé dans la ville de Bobo ; seulement 14 blessés légers. La crainte de cette période à risque était due au fait qu’elle enregistre habituellement beaucoup de cas d’accidents mortels, surtout qu’entre le 1er et le 25 décembre, on dénombrait déjà sept morts. Ce qui est une hausse par rapport à l’année précédente qui avait connu 5 morts à la même période. Les causes classiques de ces accidents mortels sont l’abus d’alcool, l’usage de psychotropes, les troubles psychologiques liés à des problèmes sociaux (soucis), l’inattention et les comportements dangereux liés à la joie des fêtes… L’autorité policière a de ce fait opté de mettre l’accent sur la sensibilisation avec la participation de toute la population et des médias. Des actions de communication parfois ponctuelles qui ne manquent pas d’efficacité, et qu’il faudra renforcer selon le lieutenant Adama Ouoba, par des actions de plus grande envergure sur le terrain. Mais les échos favorables des conseils par voies de presse données par le CCP (Commissaire Central de Police) sont plutôt encourageants pour le moment, se réjouit le Commissaire principal de police Karim DAO.
Sibiri SANOU