Les députés de l’Assemblée Législative de Transition (ALT) étaient en séance plénière le 22 octobre 2024 sous la présidence du premier responsable de l’institution. A l’ordre du jour, « la politique du gouvernement face aux innombrables dégâts subis chaque année par les infrastructures routières et ferroviaires suite aux fortes précipitations enregistrées ces dernières années ».
Cette question orale avec débat a été adressée au ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Adama Luc Sorgho, par le député Ali Badra Ouédraogo. À cette question, le ministre a expliqué que le Burkina Faso applique des normes internationales de construction adaptées au contexte local. Il est revenu sur l’état des lieux de nos infrastructures routières et ferroviaires à ce jour. Pour lui, le réseau routier national a une longueur d’environ 61 367 km composé du réseau classé et du réseau non classé. Les routes urbaines bitumées pour l’ensemble des 351 communes ont un total linéaire de 1 244 km de long avec particulièrement pour la ville de Ouagadougou 590 km de routes urbaines bitumées. Le réseau de pistes rurales, 16 000 km sont aménagés et 588,870 km sont actuellement en cours de bitumage sur le territoire national. Selon lui, son département a procédé en avril 2024 à une inspection dans 09 régions du pays et dans les zones accessibles et sur les routes nationales durant laquelle 774 ouvrages de tout type ont fait l’objet d’inspection. Sur ces ouvrages, la majorité a fait l’objet de curage et de pose de balises de sécurité, de réparation des gardes corps, etc.
Le réseau ferroviaire, quant à lui, est long de 622 km dont 105 km non exploités qu’il faudrait réhabiliter car en mauvais état entre Ouagadougou et Kaya. Les infrastructures de façon générale et particulièrement les routes et les ouvrages d’art, sont soumis à un processus normal de vieillissement, régi par le rythme de dégradation des matériaux mis en œuvre pour leur construction et aux aléas climatiques. La dégradation dans l’ordre normal est lente si bien que les premiers désordres n’apparaissent qu’après une quinzaine d’années d’exploitation en principe. Adama Sorgho a néanmoins indiqué que la surveillance de ces infrastructures est faite de façon régulière et est déterminante pour l’entretien du patrimoine et la sécurité des usagers.
Les ouvrages ayant subi des dégradations feront l’objet de reprise
L’inspection des ouvrages est faite régulièrement, d’abord au niveau régional par les structures de base (DRI et DP), puis par les structures centrales dotées d’instruments et de matériels spécifiques lorsque l’ampleur des opérations et l’état de dégradation méritent une attention particulière dépassant le cadre régional. A la suite des contrôles réguliers, les inventaires et évaluations sont soumis soit à l’entretien courant soit à l’entretien périodique, ou à une réhabilitation/renforcement et bitumage en fonction des ressources disponibles. Il a laissé entendre que le coût de la reconstruction dépend de la taille de l’ouvrage endommagé et selon les standards d’aménagement. Une estimation globale des coûts sur l’ensemble des 13 régions a été faite par les services techniques et transmis au ministre de l’Economie et des Finances. Ce montant s’élève à plus de 320.159T.403.482 FCFA HT. Adama Sorgho a rassuré que la vision de son département n’est pas d’appliquer à priori des sanctions. « Peut-être nous ne communiquons pas assez là-dessus, sinon pendant même la réalisation des travaux, les ouvrages dont la qualité ne répond pas aux spécifications techniques des cahiers de charges, au regard des résultats des essais de laboratoire, font systématiquement l’objet de reprise aux frais des entreprises », selon lui. Ainsi, pour tenir compte des effets liés aux changements climatiques, son département a exigé la prise en compte de cette nouvelle donne dans le dimensionnement des ouvrages hydrauliques et d’assainissement par la prise en compte de paramètres supplémentaires pour aboutir à l’augmentation des sections de ces ouvrages. Le ministre en charge des infrastructures a déclaré que l’ensemble des ouvrages ayant subi des dégradations ferons l’objet de reprise dont le redimensionnement devra tenir compte des considérations liées à ces changements climatiques. Comme solution définitive qui se projette à long terme, il explique que son département va commanditer des études plus approfondies avec une large concertation afin de situer les causes réelles liées à ces inondations et proposer des solutions appropriées.
Aïcha TRAORE