Election présidentielle ivoirienne, la peur au ventre

C’est demain 31 octobre que les Ivoiriens se rendront aux urnes pour élire le président de la République. Si Alassane Ouattara et Koadio Konan Bertin sont en lice, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan appellent leurs militants à boycotter le scrutin, mais sans avoir retiré leurs candidatures. Avec eux, d’autres candidats exclus du scrutin soutiennent qu’il n’y aura pas d’élection demain car, par tous les moyens, ils les empêcheront. Passé le délai d’expiration du mandat d’Alassane, ils mettront en place un gouvernement d’union nationale. Du coup, c’est dans l’incertitude totale que les Ivoiriens vont à ces élections. Quant à la communauté internationale et les partenaires de la Côte d’Ivoire, ils retiennent tous leur souffle. Que va-t-il se passer si effectivement, par tous les moyens, l’opposition veut empêcher le déroulement des votes ? En tout cas, pour ce qui le concerne, le pouvoir d’Abidjan dit avoir pris toutes les dispositions pour sécuriser le scrutin et permettre ainsi à tous ceux qui le désirent, d’aller voter tranquillement.

En effet, étant persuadée qu’Alassane Ouattara va remporter le scrutin quoi qu’il advienne, l’opposition a choisi la solution du boycott actif. Ce qui pose problème car, en cas d’affrontements violents et de morts d’hommes, personne ne l’aura remporté. Ni le pouvoir, ni l’opposition elle-même. Les Ivoiriens ont déjà connu la guerre, ils savent ce que valent des manifestations violentes. Aussi, ne voudraient-ils certainement pas revivre ce qu’ils ont déjà vécu.

C’est pourquoi, que ce soit l’opposition ou le pouvoir, chacun devait travailler à éviter au peuple ivoirien cette incertitude qui plane sur le pays. La Côte d’Ivoire a besoin de paix et de sérénité. Locomotive de l’Afrique de l’Ouest, tout ce qui la touche a nécessairement des impacts sur l’économie des autres pays de la région. Aussi, les Ivoiriens ne devraient plus considérer la Côte d’Ivoire comme un pays à eux seuls. Autrement dit, la paix, le progrès et le développement de l’Afrique de l’Ouest dépend de la stabilité de la Côte d’Ivoire.

C’est d’ailleurs pour cette raison que l’intervention de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest était très attendue. Malheureusement, jusqu’à présent, les missions de bons offices qu’elle a envoyées en Côte d’Ivoire n’ont pas produit les résultats attendus. Comme c’est le cas actuellement en Guinée, tout porte à croire que la CEDEAO aura encore des interventions à faire en Côte d’Ivoire. Pourra-t-elle réussir à guérir le mal alors qu’elle a déjà échoué dans la prévention ? C’est la grosse question à laquelle, elle va devoir répondre dans les tous prochains jours en Côte d’Ivoire.

Dénis Dafranius SANOU

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