Entrepreneuriat : Yéri Luz Hien, la vendeuse de chips

Titulaire d’une licence en communication d’organisation et d’un master en marketing et communication d’entreprise, Yéri Luz Hien est la promotrice de «Yéri Crisps» une marque de chips localement faits à base de produits locaux. Elle nous explique son choix d’entreprendre.

Il arrive que certains vous disent que l’activité ne fera pas long feu

 

Plusieurs raisons ont amené Yéri Luz Hien à entreprendre. D’abord, depuis toute petite, elle rêvait de voler de ses propres ailes. Ce qui lui a valu de faire des petits commerces. Ensuite, la recherche de stage et de boulot n’est pas chose aisée pour la jeune dame. Enfin, pour Yéli, à un certain âge, l’homme doit être en mesure de savoir ce qu’il veut faire de sa vie, indépendamment de l’avis des autres. Même si elle reconnaît que « le fait d’entreprendre n’est pas facile. Mais si vous avez la volonté de vous y mettre, lancez-vous, car on n’est jamais assez prêt pour entreprendre. Il faut surtout avoir des stratégies visant à atteindre son objectif. Donc, j’encourage vraiment les jeunes, surtout les femmes qui peuvent entreprendre à le faire. Il y’a aussi des possibilités d’entreprendre en se mettant en groupe dans un même domaine. Mais il est important qu’il y ait de la concurrence, afin qu’un meilleur produit puisse sortir de cette coalition ». C’est fort de ces constats que Luz a créé sa marque «Yéri Crisps » en août 2020. « Yéri Crisps » fait des chips à base de produits locaux, notamment de pomme de terre et de patate douce provenant principalement des villes de Ouagadougou et de Ouahigouya. Elle compte développer ses activités en ajoutant d’autres tubercules locaux dans l’avenir. Son ambition est de se faire une place sur le marché national, voire mondial.

L’entreprenariat et les relations

Outre la mauvaise qualité, la cherté de certaines matières premières et la réticence des populations vis-à-vis des produits locaux, Yéri est confrontée à un problème d’écoulement. Elle confie : « s’il y avait une certaine coalition des gérants d’alimentations, il serait facile pour nous, transformateurs de produits locaux, de faire exposer nos produits au grand public. Au tout début, j’ai eu à présenter mes produits à une alimentation assez reconnue dont je préfère taire le nom qui, après avoir refusé de les exposer soit disant qu’ils en ont en sachet, s’est permise de reproduire des packs semblables aux miens. J’étais vraiment peinée de voir cela. Si l’on n’a pas beaucoup de relations dans le pays, on peut faire face à ce genre de désagréments en entreprenant». Pour cela, Yéri demande à l’Etat de faire de renforcer les efforts pour amener la population à consommer les produits locaux, même si certains efforts sont déjà faits. « Je suis entrain de vouloir protéger mon nom commercial mais au Burkina, c’est très cher. Pour la protection, il faut 10 mille FCFA, pour la marque 100 mille FCFA, et pour l’emballage, ça dépend du format, ça peut aller jusqu’à 400 mille FCFA», se désole-t-elle. En plus de «Yéri Crisps », Luz est également responsable de communication d’un incubateur de projets burkinabé qui accompagne les entrepreneurs dans la recherche d’idées jusqu’à la réalisation des projets. Elle est également Community Manager ayant des bases en réseaux sociaux. La jeune dame arrive à allier toutes ces fonctions grâce à son patron. « C’est vrai que ce n’est pas facile, mais j’ai un patron vraiment compréhensif étant lui aussi un entrepreneur. Il me facilite un peu la tâche. Aussi, je peux travailler à la maison en cas de grosse commande», dira-t-elle.

Aïcha TRAORE