Estelle Léa Kaboré/ Tiendrebeogo : “La femme doit mériter la confiance et l’estime de l’homme”

Notre rubrique de la semaine s’intéresse à Estelle Léa Kaboré/Tiendrebeogo. La quarantaine, mariée et mère de 3 enfants, madame Kaboré est la promotrice d’une société SARL « DIVINE PRODUCT EXPORT  » dont l’activité principale est la production de jus naturel en bouteilles sous la marque « BENERE ». Suivez son parcours !

Je suis également responsable du risque management dans une société de la place

Estelle Léa Kaboré/Tiendrebeogo est titulaire d’une maîtrise en économie et gestion des entreprises et des organisations (2003) et d’un Diplôme d’études supérieures  spécialisées (DESS) de l’université de Ouagadougou (2012). Elle est également en préparation d’un Diplôme d’études supérieures en comptabilité et gestion financière  (DESCOGEF) de l’UEMOA (2020-2021) et d’une thèse Exécutive Doctorate in Business Administration  (EDBA) de l’Académie des Sciences de Management de Paris ( 2019-2022). Parallèlement à ses études, dame Kaboré a commencé à mener de petites activités, et ce depuis qu’elle était étudiante. Pour ce qui est de sa société « DIVINE PRODUCT EXPORT « , la jeune entrepreneure s’y est lancée après  avoir participé à un séminaire en février 2019 sur les finances, organisé par la Communauté mère du divin amour. “Je me suis enrichie des enseignements et immédiatement j’ai commencé à penser au développement d’un de mes talents cachés, avec l’ambition de pouvoir exporter des produits locaux ». Avec les enseignements reçus au cours de ce séminaire, « ma petite expérience dans les activités commerciales et mon ambition d’exporter et non importer,  je me suis alors décidé à créer une SARL « DIVINE PRODUCT EXPORT. L’activité principale de  cette société est la production de jus naturel en bouteilles sous la marque « BENERE » avec une douzaine de saveurs et des cocktails. Nous pouvons produire des saveurs particulières assorties de marques particulières sur commande  si une tierce personne nous apporte sa recette avec ou sans les matières 1ères. Ces services sont facturés et payés par le partenaire. Nous avons des produits accessoires  dont certains en phase de recherche et développement. Nous produisons aussi sur commande des jus  de nos saveurs sans sucre”, dira-t-elle.

Rôle de la femme et activités entrepreneuriales

Cette micro-entreprise en phase de développement dont les emplois ne sont pas à plein temps selon la promotrice, emploie une dizaine de personnes et peut atteindre une quinzaine en période de fêtes, veut participer au développement du Burkina Faso.

La satisfaction du noyau familial doit rester prioritaire

Dans cette belle aventure d’entreprenariat, madame Kaboré révèle quelques difficultés notamment le problème de visibilité des produits, parfois des tensions de trésorerie. Il y a aussi le processus d’obtention de  certification des produits qui est assez coûteux et long. Nonobstant ces difficultés, madame Kaboré ambitionne agrandir sa société pour devenir un SA, créer d’autres sociétés avec la même vision  d’exportation et être experte en management des risques pour mieux servir, assister et former au besoin les entreprises. Elle encourage ses sœurs à se battre. “De mon expérience, entreprendre en étant femme au foyer, n’est pas simple. Il faut de la compréhension, de la tolérance et les encouragements du noyau familial. Avec les employés il faut, outre la rigueur, une responsabilisation et un  suivi. Il faut surtout savoir conjuguer le rôle de femme, bonne mère et activités entrepreneuriales. L’épanouissement de la famille devant être au 1er plan, j’accorde assez d’importance pour cela, même si je dois travailler à des heures tardives. Car les questions de genre, c’est avec la persévérance que vous mettrez les autres en confiance pour bénéficier des mêmes avantages que les hommes”. Dame Léa se prépare aussi pour l’EDBA et le DESCOGEF et confie que ces formations, au delà des diplômes, lui permettront de mieux diriger son entreprise et servir les autres.

Aïcha TRAORE