Etats-Unis, ça rappelle le Burkina en octobre 2014

Qui aurait cru que Donald Trump et ses partisans pousseraient l’outrecuidance jusqu’à envahir le Capitole (équivalent de l’Assemblée nationale au Burkina Faso) pour empêcher les sénateurs de valider l’élection de Joe Biden ? Qui aurait cru que l’une des plus vieilles et solides démocraties au monde allait vivre des moments aussi inadmissibles et condamnables ? Qui aurait cru que des Américains iraient jusqu’à envahir le symbole de leur liberté, de l’Amérique forte et puissante juste pour faire plaisir à un homme qui refuse sa défaite à une élection qu’il a pourtant perdue ? Et pourtant, c’est bien ce qu’on a vécu ce mercredi 6 janvier 2021.
Des scènes d’Américains chauffés à blanc par un président Donald Trump désespéré qui fait feu de tout bois, prenant d’assaut le bâtiment du Capitole aux yeux et à la face du monde. Des images qui font étrangement penser à ces autres qu’on a observées en 2014 au Burkina Faso quand des populations en colère ont envahi l’Assemblée nationale pour empêcher les députés de procéder à la révision de l’article 37 de la Constitution devant permettre à Blaise Compaoré de se représenter pour un troisième mandat. Comme au Burkina Faso en 2014 (contrairement à ce qu’on peut encore en dire), aux Etats-Unis, les manifestants avaient pour objectif d’empêcher des élus de poser un acte conforme à la loi.
Bref, la démocratie américaine (pour ne pas dire occidentale) n’a jamais été aussi malmenée sous l’ère Donald Trump. Non content de ne pas reconnaître sa défaite, il avait demandé le recomptage de voix. Ce qui a été fait par endroits. Même dans son propre camp des Républicains, il est désavoué et non pas par des moindres. Mike Pence, le vice-président lui a retiré sa confiance. Mais Donald Trump ne veut en aucun cas reconnaître sa défaite. Mais à l’analyse, Donald Trump ruse avec les failles de la démocratie. Comment un président en service peut-il être autorisé sans que rien ne soit fait, à organiser un meeting face à la Présidence de la République pour appeler ses sympathisants à ne rien céder alors qu’il incarne l’unité de la nation ? Donald Trump a appelé ses partisans à défendre par tous les moyens sa victoire ? Rien n’a véritablement été fait pour l’en à dissuader, lui et ses soutiens. Tout a été préparé au su et au vu de tous. Ce n’est donc pas surprenant qu’ils envahissent le Parlement !
Le véritable problème que tout cela pose, c’est la force des systèmes démocratiques tels qu’ils sont pratiqués actuellement. Apparemment, la démocratie a mal à son système. Si bien qu’il faille sans doute la réviser et l’adapter. Il est évident qu’il y a des fondements auxquels on ne peut toucher. Mais tout porte à croire que la démocratique doit s’adapter à son époque afin d’être plus forte et satisfaire les aspirations des peuples. Une démocratie vieille de 200 ans est certes une bonne démocratie, seulement on ne peut comparer le monde actuel à celui d’il y a 200 ans. On fait comment ?

Dabaoué Audrianne KANI