Fait de chez nous : Il use de ruse pour échapper à un lynchage

Daouda ne se complique pas la situation. Dans sa tenue d’Adam et Eve, il sort de sa maison à reculons. Il porte un pot en terre cuite dans lequel jaillissent des flammes de feu. Une fois au seuil de la porte, il lance des cris stridents trois fois avant de donner face à la foule. Son visage badigeonné d’une pâte noire, faisait très peur. Immédiatement, des gens ont commencé à fuir. En un clin d’œil, toute la foule s’est dispersée. Daouda venait ainsi d’échapper à un lynchage du personnel de l’entreprise où il travaille.

De nationalité burkinabè, Daouda est nommé chef du personnel grâce à son engagement pour le travail bien fait et son niveau d’instruction. Sa nomination était vue comme une insulte pour des Ivoiriens. Pour ces derniers, un étranger ne devait pas occuper ce poste combien stratégique pour la maison. C’est pourquoi, des agents ont trouvé l’alibi lié aux salaires, afin de chasser Daouda. Tôt un matin et cela après des réunions, près de 70 personnes armées de gourdins, de machettes, de bâtons…toutes déterminées à corriger corporellement Daouda. Car disent-elles, « Daouda est à la base du mauvais traitement salarial dont nous sommes victimes ». Malheureusement pour eux, un membre du groupe avait informé Daouda bien avant leur arrivée. Prévenu, Daouda a tout mis en œuvre pour sortir tête haute de cette affaire.

Quand il est sorti tout nu les croiser, c’était le sauve qui peut. Depuis ce jour, ils non plus tenter de s’attaquer à Daouda. Au contraire, des agents qui étaient dans la foule, viennent le voir nuitamment pour demander des excuses. Certains ont même souhaité avoir des sacrifices afin d’être à l’abri d’un malheur quelconque de ce qu’ils ont vu pourrait leur causer. Daouda a ainsi taxé des meneurs du groupe qui lui ont versé de l’argent. Il a organisé pour eux de faux sacrifices et les a rassurés que rien ne pouvait plus leur arriver. Un enfant béni ne connait pas la honte quelque soit la situation. Dieu aidant, celui qui était au-devant du groupe et qui a refusé de négocier avec Daouda, a été victime d’un accident de la circulation. Il en est malheureusement mort.

Du coup, les autres ont lié cet accident à ce qui s’est passé avec leur chef du personnel. Pourtant, ce n’était qu’une pire coïncidence. Car en réalité, Daouda n’avait rien fait. Il avait juste inventé cette scène afin d’échapper au lynchage du groupe. Dieu merci, non seulement il n’a pas été lynché, mais aussi il est désormais craint à cause du décès du leader du groupe. Inutile de dire que depuis cette tentative, le personnel est respectueux à l’endroit de Daouda qui travaille sans crainte.

Souro DAO/ daosouro@yahoo.fr