Autant le dire… :tant que les Burkinabè ne cultiveront la confiance entre eux…

Un éléphant a été abattu dans la ville de Bobo-Dioulasso ce vendredi 22 août. Les raisons qui ont justifié cet abattage en pleine ville, c’est que l’animal s’est montré agressif et du coup pouvait constituer un danger pour les populations et leurs biens.

A Ouagadougou, ce sont pratiquement les mêmes raisons qui ont été avancées pour justifier l’abattage d’un buffle qui s’est malencontreusement retrouvé en ville. Du coup, est née la polémique sur les réseaux sociaux entre partisans de l’abattage et ceux qui estiment qu’on aurait dû faire autrement en sauvant les deux animaux sauvages. Malheureusement, la plupart de ceux qui s’expriment sur la question ne sont nullement des spécialistes de la faune. Et c’est cela qui pose problème. Faisons confiance aux spécialistes de l’environnement et de la faune qui étaient sur les lieux et qui ont jugé que l’abattage était la meilleure solution. Ne seront-ils pas les mêmes qui auraient crié au scandale si on avait laissé les deux animaux faire des dégâts et blesser des citoyens ? Pire, certains n’ont pas hésité à faire la relation entre la Côte d’Ivoire (l’éléphant) et le Bénin (le buffle) et le Burkina Faso qui entretiennent des relations peu cordiales au sommet. Ce qui peut paraître assez grave.

D’une polémique inutile à une autre aussi inutile. Le gouvernement a décidé de mettre fin à toutes les activités du projet Target Malaria. En attendant qu’on nous donne les éléments scientifiques pour justifier cette décision, ceux qui jouent aux “idiots utiles” sur les réseaux sociaux ont engagé la polémique. Malheureusement une fois de plus, entre les pour et les contre, personne n’étaye sa position d’éléments suffisamment scientifiques pour convaincre l’opinion. Si le gouvernement a décidé de stopper les activités de Target Malaria c’est qu’il a ses raisons argumentées scientifiquement. Car, à l’analyse, rarement un gouvernement décide contre les intérêts des populations qu’il est censé défendre. D’où vient alors cette polémique ?

Il faut que les Burkinabè apprennent à se faire confiance. Car la confiance réciproque est une valeur essentielle pour la cohésion sociale, la paix et la sécurité. Elle est aussi fondamentale dans le domaine du développement. Il n’y a pas de développement sans recherche scientifique et sans la confiance et l’adhésion des populations aux travaux des chercheurs et autres spécialistes. Chacun est compétent dans un domaine. Faisons donc l’effort d’amener les populations à avoir confiance en ce que nous faisons, notamment sur le plan scientifique. Nous y gagnons tous.

Dabaoué Audrianne KANI