Fatouma Coulibaly dite Bily est une femme aux multiples casquettes. Elle a 29 ans et mère d’un garçonnet de 2 ans, elle est promotrice d’un restaurant, du festival Koto à Banfora, de la soirée saint-valentin et de FESPACO Banfora. Responsable de « IWILI COMMUNICATION », elle fait aussi du commerce de plusieurs articles. Nous l’avons rencontré, elle nous raconte le secret de sa réussite.
Jeune, battante et pleine de dynamisme, Fatouma Bily Coulibaly est un visage connu dans le milieu culturel burkinabè. En ce qui concerne son parcours scolaire, Fatouma Coulibaly est titulaire d’un BTS et d’un DTS en transport logistique. Elle informe « j’ai fait cette filière parce que mon papa a une entreprise familiale, et il avait besoin d’un logisticien pour l’aider». Parallèlement à cela, la jeune dame jumelle s’est inscrite en communication cours du soir. Après ses études en communication et après un stage dans une radio basée à ouagadougou, la jeune mère a ouvert sa propre agence de communication dénommée « Iwili Communication ». « À mes début, j’accompagnais Tahirou Barry, pour le compte du ministère de la Culture, les trésor du Faso dans le temps pour pouvoir fournir mon magazine. Il a eu juste trois ans d’existence et après j’ai laissé car il n’y avait pas de soutien. C’était sous fond propre». En 2016, Fatouma lance la 1ère édition du festival KOTO, un festival de promotion de recette et de la culture de toutes les ethnies présentes à Banfora, des différentes danses et musiques de la zone. A travers cette rencontre, la promotrice veut exporter les cultures des ethnies de cette région dans toutes ses facettes au-delà des frontières. Dans la même année, elle lance la « SOIRÉE SAINT-VALENTIN » dans un hôtel de la place. La jeune Fatouma est l’initiatrice de FESPACO Banfora, qui a lieu chaque fois après le FESPACO et FESPACO Bobo dont la 1ère édition a eu lieu en 2019. A coté de cela, Fatouma fait du commerce. « J’emploie deux personnes dans ma boutique « IWILI SHOP » qui vendent mes bazins et mes pagnes. J’ai également lancé des tontines pour ceux et celles qui veulent acheter des frigos, des téléphones et des appareils électro ménagers, dont des micros ondes et des machines à laver. Même si je ne les ai pas chez moi en boutique, j’ai des partenaires avec qui je les prends. J’ai récemment ouvert un petit restaurant où j’emploie trois personnes. Dans ce restaurant, je propose des mets locaux».
La vie de femme entrepreneure
Selon Bily, la vie de femme entrepreneure n’est pas facile, car parsemée entre autres, de fausses promesses, d’harcèlements. « Ce n’est pas facile quand tu est une femme. Tu vois du tout. Quand tu vas derrière les sponsors, certains attendent toujours un retour en nature. Tu te retrouves bloquée car tu n’as rien à leur offrir si ce n’est pas la visibilité. Comme ça, après on t’envoie balader. Je fais tout sur fond propre. Pour le festival, ce que je fais, je lance des tontines, je grouille être en tête de liste, je prends pour faire mes activités et j‘organise le reste. Avec FESPACO Banfora, l’institution m’a juste accompagnée avec les films et c’était vraiment difficile car après ça, je me suis retrouvée avec beaucoup de crédit. Il y a un monsieur à Banfora qui m’a aidé à payer l’hébergement de mes invités. A part ça, j’ai tout fait mais rien», confie la jeune dame. Malgré cela, elle ne désespère pas. Compte tenu des soucis de santé, la jeune dame n’a pas pu tenir le festival KOTO 2020, mais elle donne rendez vous à son public en 2021. En ce qui concerne la « soirée saint-valentin » de 2021, Fatouma pense le faire autrement. « Je vais miser dedans même si ça sera la dernière édition ».Malgré les coups durs et ce que traversent les femmes entrepreneures, la jeune dame les invite à ne pas se décourager. « Il faut se battre. Ce n’est pas facile. En tant que femme je le sais et je le vis. Même dans le foyer, celui avec qui tu vis, quand tu te bats, ils sont là qu’ils te soutiennent mais quand tu commences à sortir de l’ombre, ils n’aiment pas ça. Je ne sais pas si ces conjoints sont jaloux ou si c’est parce qu’ils sont féodaux ou d’autres raisons expliquent leurs comportement. Il va s’interroger sur ce que tu comptes faire avec l’argent que tu cherches, tout en insinuant que tu as déjà tout. Et pourtant, on ne doit pas compter sur quelqu’un. C’est pourquoi on rencontre beaucoup de femmes influentes qui ne sont ni mariée, ni en couple. Mais je ne dis pas que la femme est égale à l’homme. Ils ont toujours le dernier mot, ils savent comment y passer pour atteindre leurs buts », a-t-elle laissé entendre.
Aïcha TRAORE