Lettre ouverte au Premier ministre : «Y’en a marre» n’est pas content de la rencontre de Bobo-Dioulasso

Le mouvement «Y’en a marre», une organisation de la société civile n’est pas content de la manière dont la rencontre du Premier ministre avec les forces vives de Bobo-Dioulasso s’est déroulée. C’est la substance de la lettre ouverte ci-après adressée au Premier ministre Christophe Dabiré.

« Excellence Monsieur le Premier ministre, notre mouvement vient par la présente vous dire ce qui n’a pas marché à votre récente journée de redevabilité face aux forces vives du Houët.

Les organisateurs du jour n’ont rendu service, ni à vous, ni à la nation. Les populations s’attendaient Excellence à une tribune où elles diraient leurs préoccupations, poseraient des questions pour espérer des éclairages comme c’est le cas dans ces derniers moments.

Cet après-midi là, il nous a été donné de découvrir ‘’un faire valoir’’ parler au nom des organisations de la société civile comme c’était le cas sous l’ère COMPAORE. Vous n’êtes pas Excellence, le genre qui cautionne ce qu’il nous a été donné de constater ce jour. La preuve, en démocrate vous avez entretemps jugé utile de : ’’donner la parole à deux ou trois intervenants (on se connait dans ce pays  avez-vous renchéri), afin que d’aucuns ne disent après que le dialogue a été une mascarade ‘’. Hélas ! Le vers était déjà dans le fruit.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, à Bobo-Dioulasso, tous les honnêtes citoyens connaissent nommément les OSC aptes à défendre la République en cas de danger. Nous faisons ici allusion à l’insurrection populaire et à la résistance au putsch de Septembre 2014. Ces OSC demeurent par ailleurs les défenseuses de la ville, en considération de quelques parades comme la marche-meeting pour l’achèvement de l’Avenue Daniel Ouezzin COULIBALY, la réhabilitation de nos voies périurbaines, les implantations anarchiques d’infrastructures …

La préoccupation du porte-parole du comité d’organisation pour le compte des OSC n’était pas d’actualité. Il a témoigné de son éloignement des questions de développement de la ville, pour la simple raison qu’après notre marche dite ‘’marche de la rupture‘’ en 2017, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Monsieur Stéphane SANOU, au cours d’une rencontre qui s’en est suivie, nous avait informé que le Chef de l’Etat avait un plan d’urgence pour le développement de la ville de Bobo-Dioulasso ; relativement à l’état de santé de notre zone industrielle, les justifications demeurent celles données par l’actuel ministre.

CE QUI AURAIT ETE NOTRE ALLOCUTION, SI LA PAROLE NOUS AVAIT ETE DONNEE :

Excellence, la veille citoyenne aidant, la pratique qui consistait à préparer les interventions et les intervenants après de préalables censures qui avaient disparu ne reverront  plus jour. Osons espérer que vous ne tombiez la fois prochaine dans le piège des organisateurs de spectacles indélicats, allergiques à la présence de porteurs de voix discordantes.

Nous étions là pour remercier de vive voix Monsieur le ministre des infrastructures que nous avons manqué de remercier pour ce qu’il a fait pour la ville de Bobo ; merci à lui encore  pour l’information donnée, à savoir qu’au cours du prochain mandat du Président ROCH, Bobo n’aura plus rien à envier à Ouagadougou en termes d’infrastructures routières.

Nous nous sommes invités à votre meeting Excellence Monsieur le Premier Ministre, pour dire merci à vous et à Monsieur le Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat dont les oreilles attentives nous ont permis d’obtenir une seconde commission ad’ hoc dans le cadre de l’apurement du passif du foncier urbain, après que nous avions contesté la première.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, la plupart des participants au meeting, que nous avons contribué du reste à mobiliser étaient là pour vous dire de vive voix leurs angoisses liées au logement et vous entendre dire solennellement dans la salle aux propriétaires immobiliers et autres spéculateurs de parcelles, de suspendre purement et simplement leurs activités.

C’est ce qui justifiait la présence d’un bon nombre à ce meeting. Malheureusement le sujet n’a été qu’effleuré. C’est ce qui a expliqué entre temps le désintérêt d’une masse qui quittait la salle. Si l’orateur du jour a pu assigner les uns d’attendre la fin de la cérémonie, alors que des dispositions soient prises la prochaine fois pour les impliquer véritablement.

En dépit de ce qui précède, l’arbre ne devrait pas cacher la forêt. Les populations sont unanimes que si le pouvoir n’avait pas changé de main, à la date d’aujourd’hui elles auraient été chassées depuis belle lurette et seraient sur de nouvelles zones non loties, au profit de quelques nantis de la société.

Recevez Excellence Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre profonde gratitude.

Fait à Bobo-Dioulasso le 18 Août 2020

Pour le Mouvement Citoyen ‘’Y’EN A MARRE’’

Le Président 

Daouda Kambé OUATTARA

Quand un homme refuse, il dit NON !