Au lendemain de la formation du gouvernement Dabiré II, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), Me Hermann Yaméogo n’a pas hésité à déclarer sans sourcier que « Le vrai gouvernement est à venir ». Deux raisons peuvent soutenir cette assertion. D’abord, il y a le fait que la composition du gouvernement n’a pas apporté de chamboulement attendu. Car, dans ce gouvernement formé au lendemain des élections « l’essentiel (des membres de l’équipe sortante : ndlr) reconduit la plupart de ses membres ».
Le second argument selon Me Hermann Yaméogo est que ce gouvernement « devrait être la suite du forum ou dialogue national inclusif promis et avoir notamment pour mission la mise en œuvre des décisions de cette instance. Il devrait répondre à l’appellation de gouvernement de réconciliation et de refondation nationale. Ces termes reviennent en force dans le message présidentiel de l’investiture ». En effet, si Zéphirin Diabré, ex-chef de file de l’opposition politique est allé au gouvernement, à regarder de près ce gouvernement Diabré II ne reflète pas ce qu’on attend la composition d’un gouvernement de réconciliation nationale. Sur les 33 postes de ministres ou ministres délégués, le parti au pouvoir n’a consenti que 5 à ses partenaires (le NTD, l’UNIR/PS, l’UPC, le MBF et le PDC, un siège pour chacun). Dans la foulée, le président de l’UNDD propose qu’en lieu et place d’un ministère chargé de la réconciliation, « l’élévation de la réconciliation en une politique nationale permanente. (…) et en faire une institution nationale pérenne, en remplacement d’une de celles budgétivores existantes ». Car, « les crises qui la justifient sont une donnée sociale permanente », explique Me Hermann Yaméogo.
S’agissant des chances de réussite du gouvernement Dabiré II, il estime que «la résolution des vrais attentes du peuple sont à réaliser par le gouvernement à venir. Cependant dans l’esprit de la satisfaction des promesses présidentielles, ce gouvernement réussirait déjà sa mission essentielle en contribuant à mener à terme les larges consultations promises et surtout le dialogue national inclusif qui doit en être le prolongement ».
Aly KONATE