Maîtrise de l’occupation de l’espace urbain : le diagnostic de Maître Benewendé Sanakara

Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville, Benewendé Stanislas Sankara a animé le vendredi le 26 février 2021 une conférence de presse. Au menu des échanges avec les journalistes, la promotion immobilière : Etats des lieux et perspectives.

Le présidium lors du point de presse

De nos jours, la maîtrise de l’occupation de l’espace urbain constitue une véritable préoccupation et un véritable enjeu pour le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville. Selon Benewendé Stanislas Sankara, «Nous assistons à une course effrénée à la mobilisation du foncier sur l’ensemble du territoire et à la périphérie de nos villes en particulier à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, en vue de la réalisation des projets immobiliers ou de la spéculation pure et simple, favorisant ainsi des tâches urbaines éparses, l’étalement de nos villes». Cette situation, au dire du ministre met à mal la cohérence et le développement harmonieux tant souhaité de nos villes qui présentent de plus en plus un aspect piteux. L’activité des promoteurs immobiliers, censée accompagner l’Etat dans l’amélioration de l’offre de logements décents, se retrouve en grande partie  dans la production et la vente de parcelles nues. Et de plus en plus, des voix s’élèvent dans l’opinion pour décrier l’activité de promotion immobilière du fait du phénomène dit d’accaparement des terres devenues des lingots d’or. «C’est pourquoi, au regard des dysfonctionnements constatés, le Président du Faso s’est engagé à régler durablement ces questions foncière et immobilière à travers la relecture des différents textes régissant ce domaine», a fait savoir le ministre Benewendé Stanislas Sankara. Lors de ce point de presse, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville est aussi revenu sur les grandes orientations de la déclaration de politique générale du Premier ministre. Dans ce sens, a indiqué Maître Sankara, «mon département a entrepris les révisions de plusieurs textes dont l’objectif global est de mieux encadrer le secteur et en particulier l’activité de promotion immobilière avec pour but ultime d’offrir un logement décent à chaque Burkinabè. Dans la foulée, outre la suspension de la délivrance des agréments de promotion immobilière qui avait déjà cours, une circulaire en date du 09 février 2021 suspend temporairement le traitement des dossiers de promotion immobilière. Aussi, les textes en cours de révision ou d’élaboration sur le foncier et l’activité de promotion immobilière au sein de mon département, sont entre autres, le Code de l’Urbanisme et de la Construction au Burkina Faso, le décret portant conditions d’obtention d’agrément et d’exercice de l’activité de promotion immobilière et/ou foncière au Burkina Faso et l’arrêté portant validation des projets immobiliers». Ces révisions à l’instar de bien d’autres comme la RAF et la loi du 16 juin 2009 portant régime foncier rural interpellent le gouvernement à travers plusieurs départements qui vont bientôt faire une concertation en vue de proposer au chef du gouvernement des mesures conservatoires nécessaires aux procédures de réforme engagées. «Nous saisissons cette opportunité pour affirmer ici notre ferme volonté à œuvrer pour la résolution des préoccupations des populations, mais dans une démarche participative et inclusive que recommande la recherche maximale de consensus qui demeure notre leitmotive», conclut-il.

Jules TIENDREBEOGO