Mali, ils seront encore dehors contre Ibrahim Boubacar Kéïta

C’est aujourd’hui que l’Imam Dicko et ses partisans ont choisi pour descendre, une fois de plus, dans les rues de Bamako pour exiger (pour la énième fois) le départ du pouvoir du président Ibrahim Boubacar Kéïta. Cette manifestation qui s’annonce grandiose vient ainsi confirmer le rejet, par le M5-Rassemblement des forces patriotiques, des résolutions et recommandations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Même si, le pouvoir de Bamako a  mis en place la nouvelle Cour constitutionnelle qui fait partie des revendications de cette coalition, il n’en demeure pas moins que celle-ci est toujours vent debout contre le régime de Bamako.

Au Mali, les Maliens sont très divisés sur la politique globale de gouvernance du pouvoir. Ils le sont également sur la crise actuelle. C’est certainement ce qui constitue la difficulté à lui trouver une solution. Alors qu’il suffisait aux Maliens, avec le soutien de la communauté internationale, de mettre l’intérêt supérieur du Mali au-devant. Le Mali traine depuis des années une crise sécuritaire. Qu’il peine sérieusement à juguler. Parce que justement, en plus du terrorisme, les Maliens ne se comprennent pas sur le mode de sortie de crise. C’est ce qui explique l’échec de tous les accords qui ont été conclus jusque-là sur la crise malienne. Cette autre crise politique n’est que le prolongement des crises que le pays connaît depuis longtemps.

Maintenant, la question qui demeure est celle de savoir si Ibrahim Boubacar Kéïta, sous la pression populaire, venait à quitter le pouvoir avant la fin de son mandat la crise sera-t-elle ainsi résolue ? C’est bien simpliste de croire que le départ d’Ibrahim Boubacar Kéïta est la solution aux questions qui se posent actuellement au Mali. C’est pourquoi il faut s’accorder avec la CEDEAO et tous ceux qui prônent une solution concertée, moins préjudiciable à la paix et à la cohésion sociale au Mali. Mais, cela ne doit pas être une raison suffisante pour le pouvoir de Bamako de trainer le pas sur les décisions à prendre. Apparemment, si la crise se prolonge au Mali, c’est parce que le pouvoir a pensé à un moment donné qu’en prenant le temps, le mouvement allait s’épuiser. Malheureusement pour lui, car les organisateurs semblent avoir bien compris le manège. Ce qu’il faut craindre, c’est une éventuelle violence.

Aussi, Ibrahim Boubacar Kéïta et son pouvoir ont tout intérêt à prendre, rapidement et sérieusement, en compte les revendications des manifestants. Avec le refus des 31 députés contestés de démissionner, la situation se complique un peu plus pour lui. Alors que, si ces députés avaient accepté de démissionner, cela rendrait la gestion de la crise assez facile. Comme quoi au Mali, chacun défend ses propres intérêts. Ce qui est sûr, il va falloir tôt ou tard trouver une solution durable à cette crise. Afin d’éviter qu’elle donne des idées à certains dans la sous-région. C’est d’ailleurs de cela que les chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO ont le plus peur.

Dabaoué Audrianne KANI

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