Mardi politique de l’opposition : Le fichier électoral, Saran Sérémé, les inondations… à la loupe

Après une trêve d’un mois, l’opposition a repris ces rencontres hebdomadaires avec les hommes de médias. Pour ce premier rendez-vous, post-trêve ce mardi 08 septembre 2020, quatre sujets étaient au menu des échanges. Actualité oblige.

Carlos Toé, président du MCR et Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’UPC ont animé cette rentrée des mardis politiques de l’opposition

Face à la presse, Carlos Toé, président du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) et Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’Union pour le progrès et le changement. A l’occasion, l’opposition a rappelé que cela fait 615 jours que les massacres de Yirgou n’ont pas été élucidés. Ils ont aussi noté que le Burkina Faso traverse  une grave crise sécuritaire et humanitaire qui a fait selon les récents chiffres du Conseil national de secours d’urgence 1,13 million de personnes déplacées internes. Pour eux, « le régime du MPP a montré toutes ses limites en matière de gouvernance durant ces cinq ans de mandat ». A cette situation grave vient s’ajouter une crise alimentaire qui touche selon l’opposition plus de trois millions de Burkinabé. Pour l’opposition il y a du « laxisme » dans la gestion de cette crise. Selon Amadou Diemdioda Dicko, « le pays ressemble à un malade couché sur son lit, il a besoin d’assistance ».

Pour ce qui concerne les inondations, Carlos Toé, conseille au gouvernement de « s’inspirer de ce que les prédécesseurs ont fait en 2009 ». Par ailleurs, l’opposition exige du ministre en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat «une vraie politique pour nos villes et pour l’évacuation des eaux ». Aux citoyens burkinabè, il préconise d’adopter des comportements contribuant à assainir notre cadre de vie et à prévenir certaines catastrophes naturelles.

Elections à venir

Au sujet des élections présidentielle et législatives, l’opposition indique qu’elle attend  de la justice qu’elle dise le droit dans les dossiers des cadres du MPP et du NTD pris en flagrant délit de fraude pendant la période de l’enrôlement. Suite à ces scandales, le chef de file de l’opposition avait exigé à bon droit un audit international et indépendant du fichier électoral. Ainsi avec la concertation entre les deux co-présidents du dialogue politique, il a été convenu que la CENI propose un projet de TDRs pour un audit du fichier électoral. Ce projet  sera discuté et adopté au niveau du comité de suivi du dialogue politique. Il est convenu que l’opérateur soit choisi de commun accord.

Parlant toujours d’affaires judiciaires, Carlos Toé a précisé au sujet d’éventuelles poursuites contre Zida, signataire de l’accord politique que celui-ci dresse les grandes lignes du partenariat entre les acteurs et par conséquent l’opposition ne saurait se substituer à la justice. D’ailleurs dit-il, «nous serions les premiers à dire à tout membre de l’accord poursuivi par la justice d’aller répondre. On ne va pas soustraire des gens parce que nous sommes dans une coalition pour les mettre au-dessus de la loi ».

L’opposition a condamné les agissements du Médiateur du Faso Saran SEREME qui selon les conférenciers «utilise les biens publics pour battre campagne à l’occasion de ces missions officielles». Aussi, invite-t-elle l’Autorité supérieur du contrôle de l’État et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) et la justice à se pencher sur ces agissements.

Firmin OUATTARA