Monsieur ‘‘Le Noir Business’’ : L’étudiant qui concilie études et commerce

Le secteur informel regorge de nombreux jeunes qui, à force de travailler, ont pu se faire une place de choix. Ardjouma Traoré, un licencié en Lettres Modernes fait partie de ces jeunes qui se démarquent du lot par leur activité. Nous l’avons rencontré le mercredi 24 mai 2023 devant l’Institut des Sciences de la Santé de Bobo-Dioulasso.

Installé devant l’INSSA en 2021, Ardjouma Traoré, communément appelé Monsieur le Noir par ses clientes, est commerçant de chaussures. Il dit avoir commencé ce métier en 2018 alors qu’il était encore en 2e année de licence en tant que vendeur ambulant. Tout laisse à croire que c’est la passion qu’il avait pour cette activité et la relation qu’il entretenait avec les filles qui l’ont poussé à s’y lancer. « J’aimais le commerce même étant au village. Quand je suis arrivé ici, vu que je traite avec les filles j’ai décidé de faire quelque chose en lien avec elles. Raison pour laquelle j’ai commencé à vendre les chaussures », explique-t-il. A l’écouter, « le début était très difficile vu que je devais concilier études et commerce ». Aussi, ajoute-t-il, « pour avoir les chaussures de marque c’était compliqué car les grossistes ne me donnaient qu’en fonction de mes moyens financiers, ce qui ne me permettait pas d’en avoir assez ».

En plus de ces difficultés évoquées, Ardjouma devait affronter les moqueries de ses camarades et d’autres personnes qui croient que l’activité est réservée uniquement aux filles, toute chose qui pouvait le démotiver. « Lorsque j’ai commencé, il y a des camarades qui m’ont fait comprendre que j’étais étudiant et que par conséquent je ne devais pas me lancer dans la vente de chaussures. Quand je sortais pour vendre aussi, il y a eu des gens qui m’ont dit d’arrêter car pour eux c’était honteux », dit-il. En ce qui concerne les bénéfices, Traoré affirme qu’il arrive à résoudre quelques instances de lui-même. « J’arrive à pourvoir à mes besoins de première nécessité. Je suis indépendant grâce à ces ventes ».

Ce licencié en Lettres Modernes atteste entretenir de bonnes relations avec les clientes. « Jusqu’ici, je n’ai pas rencontré de difficultés majeures avec les clientes. Même s’il arrive qu’il ait des crédits non épongés, on arrive à se comprendre ». Cependant, ce jeune licencié doit faire face à certains problèmes liés aux aléas climatiques, faute de magasin. « En 2022, j’ai eu d’énorme pertes à cause de la pluie. Cela a beaucoup joué sur mon commerce ». Au-delà de la vente des chaussures, M. Traoré fait également la vente et livraison de bien d’autres produits tels que le soumbala local et des mangues. A l’entendre, c’est un moyen pour lui d’aider sa mère qui en produit depuis belle lurette.

Norrockom Edwige KAM

Yéli Valentine KAM/ Stagiaires

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